Culture

Le cinéma Excentris organise son concours de bande-annonces pour une deuxième année. (crédit photo : Adil Boukind)

L’Excentris en 30 secondes

Le concours de création vidéo «Ma bande-annonce en Technicolor » lancé par le Cinéma Excentris est de retour pour une seconde année. Cinéastes amateurs, jeunes professionnels et étudiants ont jusqu’au 4 mars pour présenter leur vision de l’Excentris par l’entremise d’une bande-annonce.

La vidéo gagnante, qui précédera chaque représentation, deviendra la bande annonce officielle de l’Excentris durant un an. Les seules contraintes : remettre des créations d’une durée maximale de 30 secondes en format 1080p, souligner les 15 ans de l’Excentris et inclure le logo.

La bande-annonce devra également refléter la vocation de l’Excentris. « C’est la référence du cinéma d’auteur à Montréal, justifie son coordonnateur, David Lamarre. La bande-annonce doit préparer le spectateur à l’état d’esprit qu’inspire la programmation de l’institution.» Lieu de convergence entre cinéastes et cinéphiles, plus de la moitié des nouveautés québécoises y prennent l’affiche. «Le fait qu’elles occupent environ 8 % de la programmation des autres cinémas confère tout son sens au nôtre», affirme M. Lamarre.

Promouvant la relève, l’Excentris et Technicolor, multinationale en distribution et en post-production, offrent une vitrine estimable aux participants que renforce la plateforme web. «150000 personnes ont vu la vidéo gagnante de l’an passé », indique M. Lamarre. Point non négligeable, la directrice artistique de l’Excentris, Caroline Masse, et le chargé de distribution chez Vidéo – graphe, Christian Morissette, siègent parmi le jury. «Une signature qui frappe leur regard devient une carte de visite», relève le coordonnateur. L’animateur de Cinéfix à la radio de CIBL, Daniel Racine est l’un des quatre membres du jury. À ses yeux, remporter ce concours marque d’une pierre blanche le parcours d’un cinéaste.

« Je voterai pour celui qui osera prendre des risques sur le plan de la forme ou de la narration, qui sortira un peu des sentiers battus, qui n’offrira pas du réchauffé», affirme-t-il, saluant l’audace chez les cinéastes. Mieux vaut éviter le «déjà vu » au profit des forces propres à chacun. « Trente secondes, c’est quelques gouttes du talent d’une personne, illustre M. Racine. Exhibez ce qu’il y a de plus pur chez vous, vos propres couleurs. N’essayez pas de réaliser un gâteau forêt-noire en 30 secondes, il ne lèvera pas.»

Le juge met l’accent sur la répétitivité. «Il faut la voir souvent sans se lasser ni qu’elle s’essouffle, et à la limite, découvrir de nouveaux éléments à chaque fois», soutient-il. La composition, le montage, la direction photo ainsi que le son contribuent à l’esthétisme et à la richesse de la création. «Les gens sous-estiment le son, remarque M. Racine. Les ambiances sonores enrichissent considérablement une œuvre.»

La plupart des enseignants n’informent pas les étudiants du concours, selon le finissant du baccalauréat en études cinématographiques Jean- Philippe Sansfaçon-Lévesque. « Ils n’abordent pas ce qui a trait à remporter de l’argent grâce aux concours et festivals, ajoute-t-il. Ils insistent plus sur les projections à venir.» Les étudiants discutent toutefois du concours entre eux; ce n’est donc pas faute d’information qu’il ne participera pas cette année. « La majorité des étudiants ne sont pas au courant, mais ceux qui s’investissent et qui réalisent des courts métrages le sont sûrement», croit-il.

Les sept finalistes sélectionnés par le jury ainsi que les trois choisis par les internautes seront tous couronnés de prix à l’Institut national de l’image et du son (INIS), chez Vidéo – graphe, à la Société des arts technologiques (SAT), à l’Excentris et à la revue Ciné-Bulles.

Le vainqueur sera annoncé le 20 mars à l’Excentris, lors d’une projection devant public.

 

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