Opinions

• Lettre d’opinion •

À la communauté universitaire,

Nous, étudiants et étudiantes de l’Association étudiante en service social de l’UdeM (AÉSSUM), avons été déconcertés-es en prenant connaissance des règles concernant le processus de sélection du recteur dans les statuts actuels de l’UdeM.

Premièrement, nous constatons que l’UdeM affiche un retard par rapport à la plupart des universités québécoises concernant la participation des différents groupes de la communauté universitaire au processus de sélection du recteur. À l’UQAM, par exemple, un bulletin de candidature est envoyé à toute la communauté universitaire afin de recueillir des noms de candidats-es potentiels-elles à ce poste. Les personnes et les groupes de la communauté universitaire qui prennent part à la consultation ont accès au dossier de présentation de chacun des candidats et candidates. Avant que le recteur ou la rectrice soit nomméée par l’Assemblée des gouverneurs, la communauté peut exprimer son choix grâce à un vote électronique.

Deuxièmement, nous dénonçons la nature antidémocratique de ce processus de sélection, car ni les associations étudiantes, ni les syndicats des corps professoraux et des employés de l’UdeM ne peuvent participer directement à l’élection des candidats et candidates au rectorat. Actuellement, dans le processus de l’UdeM, les différents groupes de la communauté universitaire sont consultés, mais seulement à titre indicatif. Nous dénonçons aussi la nature non contraignante de ce processus, car les candidats et candidates n’ont pas l’obligation de remplir un bulletin de candidature, de transmettre un curriculum vitae ou de participer à des débats publics.

Considérant cette situation inacceptable, l’AÉSSUM demande :

• que les associations étudiantes ainsi que les différents syndicats des corps professoraux et des employés de l’UdeM participent directement à l’élection du recteur et à celle du conseil d’administration de l’Université ;

• que les candidats et candidates qui posent leur candidature au poste de recteur soient dans l’obligation de présenter un curriculum vitae et que celui-ci soit accessible publiquement à l’ensemble de la communauté universitaire ;

• que les candidats et candidates soient dans l’obligation de participer à des débats publics pour exposer leur vision de l’Université.

Finalement, nous dénonçons l’attitude de l’administration de l’UdeM face au mouvement de grève du printemps 2012 (injonction contre la FAÉCUM et recours aux forces policières sur le campus lors de la rentrée d’automne 2012). Nous nous opposons à la vision entrepreneuriale de l’Université que Guy Breton défend alors que celle-ci devrait être un lieu de partage de savoir et de connaissances sans préoccupation de rentabilité économique. Rappelons d’ailleurs qu’il considère que « les cerveaux [doivent] correspondre aux besoins des entreprises1».

L’association étudiante en service social de l’udeM 1.

Martin, Éric & Ouellet, Maxime,

« L’Université n’est pas une entreprise », Le Devoir, mercredi 26 octobre 2011, page A9

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