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Illustration : Alexandre Paul Samak

Les micro-ondes de Jean-Brillant sont sales

 

Les micro-ondes au deuxième étage de Jean-Brillant sont tellement dégoûtants que certains étudiants préfèrent manger leurs lunchs froids. Conséquence de la malpropreté naturelle des étudiants ou complot de l’administration pour vendre plus de pizzas de Chez Valère ? Quartier Libre a tenté d’enquêter.

Pascal Charbonneau, udemien depuis bientôt quatre ans et étudiant au deuxième cycle en enseignement postsecondaire, affirme sans ambages que les micro-ondes du pavillon 3200 Jean-Brillant sont «dégueulasses». Lorsqu’on lui demande si c’est l’aspect visuel décadent ou l’odeur nauséabonde qui le gêne dans son utilisation des appareils, M. Charbonneau confit que c’est «les deux». Il poursuit : «Parfois, j’avais l’impression que ma nourriture se mélangeait au fumet des résidus alimentaires et ça faisait un mélange vraiment pas bon. »

Pascal Charbonneau n’a plus à côtoyer ces fours, car il étudie dorénavant au pavillon Marie-Victorin. Même s’il affirme qu’il n’a pas choisi son nouveau programme en fonction de la propreté des micro-ondes, le doute plane, et la situation est inacceptable.

Pour savoir qui est le responsable du nettoyage de ces appareils électroménagers permettant la cuisson rapide d’aliments destinés à la consommation humaine, Quartier Libre a contacté le bureau des services alimentaires de l’UdeM. Lyne, la réceptionniste, affirme qu’ils ne sont pas responsables des fours à micro-ondes. «Vous appelez à cause de la propreté, c’est ça?», poursuit la dame, curieuse.

À la Direction des immeubles, Michel Pharand soutient pourtant que ce sont bien les Services alimentaires qui sont responsables du nettoyage de ces appareils réchauffant les aliments grâce à un champ électrique continu appliqué entre l’anode et la cathode du magnétron, un dispositif qui transforme l’énergie cinétique en énergie électromagnétique, sous forme de micro-onde. Il se dit navré de la saleté repoussante des fours. Aux Services alimentaires, on nie pourtant en bloc être responsable du nettoyage de ces écuries d’Augias électroniques.

Alexandre Ducharme, attaché politique de la FAÉCUM, s’étonne lorsque Quartier Libre lui demande si la FAÉCUM est responsable des micro-ondes. «J’en serais le premier surpris. J’imagine qu’ils ont été achetés grâce à un don des Services aux étudiants (SAÉ), mais j’ai l’impression qu’ils ne sont la responsabilité de personne. »

Cette situation inacceptable laisse planer une idée sombre et inquiétante : les micro-ondes ont-ils déjà été lavés ? Michel Pharand tente de réconforter l’étudiant moyen : «Il est planifié, durant la phase III des rénovations du 3200 Jean-Brillant, de réaménager la salle où se trouvent les micro-ondes et les machines distributrices pour installer un lavabo et de nouveaux fours à micro-ondes.»

Illustration : Alexandre Paul Samak

Cela ne rassure pas Pascal Charbonneau, qui admet cependant que «mon four à micro-ondes est aussi dégueulasse que celui du pavillon Jean-Brillant ». Et si les étudiants étaient condamnés à avoir des micro-ondes sales ?

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