Le système juridique au féminin

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Par Lisa Lasselin
vendredi 23 septembre 2016
Le système juridique au féminin
"Les membres de l'exécutif du Comité Femmes et Droit pour l'année 2016-2017." Crédit photo : Maude Auberson-Lavoie
"Les membres de l'exécutif du Comité Femmes et Droit pour l'année 2016-2017." Crédit photo : Maude Auberson-Lavoie
Le rassemblement Droit au féminin, créé par deux étudiantes et une professeure en droit de l’UdeM, a fait son entrée sur le campus en août dernier. Il s’ajoute au comité Femmes et droit, fondé trois ans plus tôt, avec lequel il partage sa volonté de sensibiliser la communauté étudiante à la cause des femmes.
« Nous croyons que ces acquis récents sont fragiles et qu’il subsiste encore des cas de discrimination fondée sur le sexe. » Shannon Daly, Vice-présidente des relations externes du comité Femmes et droit

Droit au féminin est le premier regroupement adapté au marché du travail des femmes dans le milieu juridique axé sur le développement des compétences interpersonnelles, le réseautage, le mentorat et l’établissement d’un réseau de soutien professionnel sur tous les plans. À l’origine du projet, l’étudiante au juris doctor (diplôme spécialisé en jurisprudence) en common law nord-américaine Nathalie Buissé et l’étudiante au baccalauréat en droit Mayya Mihaylova. « En commençant mes études en droit, je me suis rapidement aperçue qu’il y avait deux dialogues contradictoires sur la condition féminine dans le monde juridique », rapporte Nathalie.

Selon elle, il y a toujours des problèmes sur la parité salariale, qui ne serait pas atteinte. Sa réflexion est partagée par la professeure à la Faculté de droit Isabelle Duplessis, qui indique que la conciliation travail-famille n’est pas toujours facilitée au sein des bureaux d’avocats. « Ça empêche un réseau entre femmes, remarque-t-elle. Ce qu’on appelle les Boys Club demeure. »

Le désir du regroupement est d’aider les femmes à se créer un réseau et à faire preuve de leadership pour mener le changement de culture nécessaire au monde juridique. « Concrètement, nous visons à fournir des conseils pratiques et des outils qui permettront aux jeunes juristes arrivant sur le marché du travail de miser sur leurs forces, qui leur permettront d’accéder à des opportunités d’avancement de carrière », explique Nathalie.

À long terme, le rassemblement espère élargir sa palette d’outils aux autres domaines. Les deux étudiantes indiquent qu’elles désirent organiser des ateliers et des conférences encourageant la sensibilisation aux différents enjeux auxquels les femmes font face sur le marché du travail. Elles souhaitent également établir un réseau de mentorat touchant toutes les facettes de leur profession.

Promouvoir l’égalité au quotidien

De son côté, le comité Femmes et droit, créé en janvier 2013, est dirigé par des étudiantes de la Faculté de droit. « L’égalité des hommes et des femmes au Québec est le résultat d’une longue lutte qui peut nous sembler très lointaine, indique la vice-présidente des relations externes du comité et étudiante au baccalauréat en droit, Shannon Daly. Les femmes ont eu accès à la profession juridique en 1941, il y a seulement 75 ans. Nous croyons que ces acquis récents sont fragiles et qu’il subsiste encore des cas de discrimination fondée sur le sexe. »

Plusieurs missions sont visées par ce regroupement comme promouvoir l’égalité des sexes, sensibiliser les étudiants aux enjeux liés aux femmes et créer un espace de discussion pour débattre et dénoncer les situations de discrimination à l’égard des femmes. « Nous traitons du féminisme en lien avec la profession juridique, mais également en général », précise Shannon.

Femmes et droit souhaite sensibiliser les étudiants sur les enjeux que peuvent vivre les femmes partout dans le monde et sur la place importante que doit avoir le féminisme en droit. C’est par un exercice de sensibilisation que le comité espère contribuer à la cause de l’égalité entre les sexes dans leur milieu professionnel.