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Le sous-financement, une mystification ?

Lors de sa déclaration annuelle du 15 octobre dernier, le recteur de l’UdeM, Guy Breton, a de nouveau mis en avant le sous-financement des universités. Une théorie une fois de plus réfutée par le chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), Éric Martin.

« Je pense qu’il faut arrêter d’avoir un débat sur les moyens et commencer à débattre des fins », assure Éric Martin rejoint au téléphone. Le chercheur tient a confirmer son désaccord avec les déclarations de M. Breton. « Les ressources supplémentaires que demande le recteur vont servir à former de nouveaux cerveaux, mais dans la logique de l’arrimage avec les entreprises », insiste-t-il.

Aussi 1er vice-président de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ), M. Breton s’appuie sur les chiffres obtenus par la CREPUQ pour défendre sa thèse du sous-financement des universités. En 2012, le manque à gagner du réseau des universités québécoises est de 620 millions $. L’UdeM devrait quant à elle combler un manque de 110 millions $.

M. Martin précise également qu’« engloutir plus d’argent » ne fait que plonger les universités « dans une logique de concurrence de celles qui a le plus de ressources. » Selon le chercheur, cette façon de fonctionner et de penser dénature le rôle des institutions de l’université. En d’autres termes, M. Martin reproche à Guy Breton dans un billet sur le site de l’IRIS de comparer la qualité de l’enseignement non pas sur « le contenu du savoir, mais bien sur la quantité d’argent, et plus encore, l’excès de ressources économiques dont dispose une université par rapport à une autre. »

M. Breton a déclaré le 15 octobre dernier vouloir « convaincre » le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, que le sous-financement n’est pas « une idée fausse ».

 

Le billet d’Éric Martin

La présentation du recteur

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