Que l’on soit un étudiant du secondaire du Saguenay qui fait ses premières armes ou un corniste aguerri qui termine son parcours universitaire à l’UdeM, les Journées possèdent une programmation éclectique. Promettant des classes de maître avec des cornistes de réputation internationale comme Kerry Turner et Kristina Mascher ainsi que des concerts, tout le monde peut y trouver son compte. « La force des Journées du cor, c’est de permettre un grand mélange où tout le monde joue ensemble et où les plus jeunes ont la chance d’entendre des professionnels », explique l’étudiante au diplôme d’études professionnelles approfondies (DEPA) en musique à l’UdeM et coorganisatrice de l’évènement Alice Lane Lépine. Selon elle, ce genre de contact avec des gens qui ont fait de l’interprétation leur carrière peut s’avérer très enrichissant pour commencer à se familiariser avec la scène, mais surtout pour développer son écoute.
De fait, comme l’indique le corniste et étudiant au baccalauréat en musique-interprétation à l’UdeM Félix Foster, les Journées du cor de Montréal sont axées sur une interactivité entre les musiciens. « Dans les classes de maîtres, en plus de préparer un solo et de se faire diriger, on a l’occasion d’entendre ce que font tous les autres cornistes, et ça nous ouvre des perspectives sur notre façon de jouer », explique-t-il. Au delà de ces activités programmées, les Journées se veulent une occasion de se produire en groupe et de se faire des contacts. « À la fin, il y a un concert où tous les ensembles qui se sont formés durant l’évènement peuvent jouer et, juste ça, c’est très formateur », ajoute Félix. Dans cette même optique de partage, un concours est également organisé en marge de l’évènement pour gagner un séjour dans un camp de formation.
Un instrument méconnu
Dans l’orchestre de l’UdeM jouent deux cornistes, alors qu’un orchestre doit normalement en compter quatre. « Dans l’histoire de la musique, le cor est un instrument très important qui a traversé le temps notamment pour son côté polyvalent, explique le professeur de cor à l’UdeM Louis-Philippe Marsolais. Toutefois, aujourd’hui, nous sommes dans un creux de vague au regard de sa popularité. » L’enseignant estime que la baisse des investissements en musique classique explique une partie du problème. « C’est certain que les coupes qu’il y a eu, il y a quelques années, en particulier au secondaire, nuisent à la création d’un engouement envers cet instrument, parce que c’est souvent dans les concentrations de musique que les élèves étaient mis en contact avec cet instrument », dit-il. Si le cor est, de facto, moins populaire que certains autres instruments orchestraux, cela vient également de sa réputation d’instrument difficile à maîtriser.
Bien que décourageant en premier lieu, le fait de jouer d’un instrument capricieux possède un certain attrait. « Je le vois un peu comme un défi », explique Félix. Il estime qu’il est facile de rater des notes à cause de la manière de jouer qui se base presque uniquement sur le mouvement des lèvres. Cela le rend beaucoup moins précis qu’un instrument à piston ou à coulisse.
De son côté, Alice croit que la polyvalence du cor peut être perçue comme une de ses difficultés. « En considérant le nombre de solos qui peut être demandé et les différents styles à maîtriser, être premier cor dans un orchestre est très stressant », affirme-t-elle. Les Journées du cor, qui encouragent le contact humain, permettront aux participants de partager aussi leurs doutes ou leurs appréhensions avec d’autres cornistes.