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L’avenir de l’enseignement vu par Québec solidaire

« Depuis 2012, mine de rien, ce sont 737 millions de dollars qui ont été coupés dans les universités québécoises », déclare Mme David. Une centaine d’étudiants étaient présents dans la salle de classe et d’autres écoutaient une retransmission directe depuis une salle voisine où ils ont été déplacés, par manque de place. « J’ai beaucoup moins entendu, de 2014 à 2015, les recteurs d’université, y compris le vôtre, se plaindre de toutes ces coupures, alors que dans les années 2009 à 2012, on entendait qu’eux », renchérit-elle. 

Lors de la conférence, Mme David a abordé la question du financement des universités de deux manières. D’abord, l’aspect du sous-financement, puis la gestion des universités qu’il faudrait, selon elle, repenser. Elle a, au nom de Québec solidaire, proposé plusieurs moyens de lever les fonds nécessaires à un financement universitaire. « Oui, il y a de l’argent au Québec, il faut décider d’aller le chercher où il se trouve, et parfois cela veut dire déplaire aux amis du régime, affirme-t-elle. Il faut taxer davantage le capital des banques. Jusqu’en 2006, le capital que l’on taxait sur les entreprises financières rapportait chaque année 737 millions à l’État. On peut imaginer qu’en 2016, dix ans plus tard, si l’on taxait le capital des banques à la même hauteur, probablement que l’on récolterait plus d’un milliard par année. » 

Des propositions politiques

Par ailleurs, pour augmenter les revenus de l’État et investir en éducation Québec solidaire propose par exemple d’augmenter des redevances minières et de réduire le plafond des régimes enregistrés d’épargne-retraite. La députée croit toutefois que le problème est plus large que le sous-financement. « Il me semble que ce que l’on constate depuis bien des années, c’est une espèce de dérive dans la vision des universités, vision portée énormément par le recteur de l’UdeM, par des recteurs de grandes universités comme Laval, McGill, etc., une vision très anglo-saxonne d’ailleurs, qui est : l’Université, au fond, c’est une entreprise et doit elle être concurrentielle », a-t-elle lancé.

Selon Mme David, le mode de financement et de gestion de l’université est à revoir. « J’aimerais savoir combien d’argent par année est investi en publicité dans chaque université », s’est-elle interrogée. Elle estime par ailleurs que ce mode de financement remet en question la mission de recherche fondamentale des institutions d’enseignement supérieur. « Je trouve que ce lien, entre entreprise et université, est à regarder, pointe-t-elle. J’éprouve certaines craintes quand je vois et quand je lis que des chercheurs sont bâillonnés par des entreprises […] je ne trouve pas cela normal que les universités soient à ce point tributaires des entreprises. » Mme David a conclu sa conférence en mentionnant l’importance de la mobilisation citoyenne. 

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation du Parti québécois, Alexandre Cloutier, sera le prochain invité des Midis-conférences, le 27 janvier.

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