Campus

L’ASSÉ se développe à l’Udem

Une nouvelle tendance prend place à l’udeM. Les associations des étudiants en musique et en études est-asiatiques sont depuis peu affiliées à l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Cela porte à huit le nombre d’associations du campus revendiquant la gratuité scolaire.

«Nous sommes très heureux de voir se consolider un pôle de gauche dans une université historiquement moins combative que l’UQAM», se réjouit l’un des porte-parole de l’ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien. «Ça nous permet de faire un contrepoids en face la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM [FAÉCUM]

Vote unanime?

« C’était selon nous un cheminement logique », indique la déléguée à l’ASSÉ de l’Association des étudiants en musique (AEMUM). « Nous étions membre de la CLASSE ; nous avons alors proposé à nos membres de rejoindre l’ASSÉ.»

La proposition a été votée en assemblée générale en septembre dernier. Sur les 737 étudiants que représente l’Association, seulement une soixantaine étaient présents. «Le vote a été unanime, avec une ou deux abstentions, ajoute-t-elle. Nos membres étaient convaincus. Peu importe le nombre de personnes présentes, la décision est légitime tant que la charte et le processus de vote ont été respectés. » La déléguée affirme ne pas avoir reçu de plaintes d’étudiants du programme concernant cette affiliation.

Même cas de figure pour l’Association des étudiants du Département de littérature et de langues modernes (AEDLLM) qui compte près de 250 étudiants. Une trentaine de personnes étaient présentes lors du vote, mais leur charte acceptait le vote par procuration. Si des étudiants ne pouvaient assister à l’assemblée, ils pouvaient transmettre leur vote par un collègue. « Peu de personnes se sont présentées à l’assemblée, mais le vote était unanime », explique la présidente, Gabrielle Pannetier Leboeuf.

L’AEDLLM se défend cependant d’avoir mené une campagne d’affiliation complète. «Nous avons informé nos membres dès le début d’octobre par des courriels, diverses rencontres et discussions où les membres pouvaient venir poser leurs questions, explique la présidente. Nous voulions qu’ils sachent ce qu’est l’ASSÉ et ce que leur apporterait une
affiliation.»

Affiliation et souveraineté locale

Pour être affilié à l’ASSÉ, il est nécessaire d’entériner les six principes de l’association (voir encadré). «La gratuité scolaire est notre premier et plus important principe, affirme Jérémie Bédard-Wien. Les associations ont pour mission de faire une campagne d’affiliation dans laquelle elles informent leurs membres de ces principes.»

Une fois la campagne terminée les associations ont pour choix de convoquer une assemblée générale pour un vote ou de le faire par voie référendaire. «Cela dépend de la charte de l’association et de sa façon de s’organiser », ajoute le porte-parole. La désaffiliation se fait par le même moyen choisi pour l’affiliation. «Nous faisons confiance à la souveraineté locale», assure Bédard-Wien, tout en précisant que l’ASSÉ n’intervient pas dans le processus d’affiliation des associations.

Double affiliation

La secrétaire générale de la FAÉCUM, Mireille Mercier-Roy, évoque un certain manque de rigueur du processus d’affiliation. « C’est quand même une cotisation à payer de 1,50 $ en plus par session», assure-t-elle. En effet, les étudiants membres de la FAÉCUM payent aussi une cotisation pour l’affiliation automatique à la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

« Pour ajouter ou retirer une cotisation, nous nous devons de passer par un référendum où un minimum de répondant est nécessaire pour adopter la proposition », ajoute Mme Mercier-Roy. Le bureau exécutif de la FAÉCUM ne croit pas que l’ascendance des valeurs portées par l’ASSÉ créera des tensions au sein des instances. «Peu importe l’association ou fédération à laquelle les associations du campus sont affiliées, nous espérons qu’elles défendent l’intérêt des membres qu’elles représentent avant tout », assure la secrétaire générale.

Elle insiste sur le fait que les divergences d’opinions politiques des associations ne doivent pas empêcher ces dernières de travailler dans un seul et même sens pour «le respect des mandats adoptés par les membres.» 

Bien que la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE) soit aujourd’hui dissoute depuis le 3 novembre dernier, l’ASSÉ continue sa lutte pour la gratuité scolaire. «Nous voulons maintenir la pression surtout avant et pendant le prochain Sommet sur l’enseignement supérieur, assure M. Bédard-Wien. Mais, chacune de nos associations est libre de suivre les activités de mobilisations qu’on propose.»

L’ASSÉ organise une manifestation dans le cadre de la semaine d’action internationale contre la marchandisation de l’éducation qui aura lieu le 22 novembre au square Victoria dans le centre-ville de Montréal.

 

 

Les six principes de l’ASSÉ :

• Pour une éducation publique, gratuite,
laïque, de qualité, accessible et non discriminatoire;

• Pour un régime d’aide financière adéquat
ayant pour but d’éliminer l’endettement étudiant;

• Pour un réseau d’éducation public libre
de toute ingérence de l’entreprise privée, y
compris la sous-traitance ;

• Pour la démocratisation des institutions
d’enseignement dans une perspective d’autogestion;

• Pour une solidarité syndicale avec toute
lutte internationale progressiste visant le
mieux-être de la société ;

• Contre toute forme de mondialisation qui
entérine la prédominance du profit sur le
bien-être de la population.

Partager cet article