Musées branchés

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Par Leïla Bengharbi
mercredi 19 septembre 2018
Musées branchés
Les beaux-arts comme le Centre Phi tentent de développer le lien entre les visiteurs et les œuvres grâce à des outils connectés. Crédit Sandra Larochelle.
Les beaux-arts comme le Centre Phi tentent de développer le lien entre les visiteurs et les œuvres grâce à des outils connectés. Crédit Sandra Larochelle.
Les expositions font peau neuve et se modernisent pour offrir une expérience différente à leurs visiteurs. De nouvelles installations numériques voient le jour pour permettre au public de profiter pleinement des œuvres exposées.

À l’instar du Musée des beaux-arts et du Centre d’exposition de l’UdeM, de nombreux sites offrent désormais des services connectés dans leurs enceintes. Que ce soit à l’aide de tablettes, d’écouteurs ou d’écrans, la technologie est fortement présente au milieu de l’art et elle lui est utile, comme le confirme la chargée des relations médias du Musée des beaux-arts de Montréal, Patricia Lachance. « Parmi les prestations numériques que l’on offre, nous avons également développé une application permettant aux élèves de secondaire de visiter le musée à l’aide d’un parcours virtuel, explique-t-elle. C’est une autre façon très ludique d’aborder l’art. »

Démocratisation

Selon Mme Lachance, la technologie est apte à séjourner parmi les œuvres. Au-delà d’une meilleure compréhension, ces installations permettent à un public plus large d’apprécier la visite, précise la représentante du musée. « Pour nous, les plateformes numériques permettent vraiment de sortir les œuvres de leur contexte et de démocratiser l’art, affirme-t-elle. Le public peut apprendre et réfléchir autour des collections. C’est un vecteur d’apprentissage et un outil de compréhension simplifié. »

Développer l’art par la technologie

Dans cette optique d’innovation et de connexion, l’ambition du Musée des beaux-arts de Montréal est de développer un lien entre les visiteurs et les œuvres grâce aux nouvelles technologies. Pour la gestionnaire numérique du musée, Rebecca Rouleau, ces méthodes sont une passerelle pour l’art. « Nous utilisons la technologie à titre d’outil accompagnateur pour expérimenter les œuvres, précise-t-elle. Elle ne viendra pas empiéter sur l’art, mais au contraire elle viendra le valoriser davantage. »

Un accès plus élaboré et privilégié aux œuvres est créé. L’interaction avec l’exposition n’est pas rompue, elle est décuplée, assure Mme Rouleau. « Ces plateformes permettent de décloisonner le musée et de rapporter un peu de ces œuvres dans son téléphone intelligent », ajoute-t-elle. Les outils connectés sont utilisés dans un contexte d’apprentissage et de démocratisation du domaine artistique.

Compatibilité

D’après la gestionnaire numérique des expositions, une trop forte utilisation de ces technologies ne risque pas de prendre le dessus sur les expositions et peut être complètement compatible avec l’art. « Le numérique peut s’avérer utile à des fins de vulgarisation ou pour rendre une exposition plus accessible », explique l’étudiante en DESS arts, création et technologie à l’UdeM Nina Poulain.

Pour elle, qui mêle technologie et art quotidiennement, ces deux sujets sont complémentaires. Il n’y a plus de frontière fermée entre le numérique et l’art. « En utilisant un média plus “contemporain”, on peut se sentir plus investi par une exposition, affirme Nina. Selon moi, le numérique est tout à fait compatible avec l’art et ne prendra pas le dessus, car il fait partie du domaine des arts. » Les écrans et tablettes présents dans les expositions ont donc leur place, d’après l’étudiante.