Volume 24

L’arborescence des savoirs

Dans le cadre du projet de Sensibilisation aux études, à l’université et à la recherche (SEUR) de l’UdeM, des étudiants sensibilisent des élèves de troisième année du secondaire au monde universitaire, à titre de conférenciers ou de mentors en les accompagnant dans un projet de recherche, tout au long de l’année scolaire. « La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys est entrée en contact avec nous afin de monter un projet avec l’unique classe d’enfants surdoués de l’école secondaire Paul-Gérin-Lajoie d’Outremont, indique la coordonnatrice du projet SEUR, Stéphanie Leboeuf. Le phénomène de la douance n’est pas nouveau, mais on commence à le prendre en compte car il y a des échecs et des décrochages scolaires. »

Un apprentissage mutuel

S’ils répondent avant tout aux besoins des élèves surdoués de façon personnalisée, à travers quelques heures d’implication par semaine, les étudiants engagés dans ce projet en retirent eux aussi des enseignements. « Cela me permet de revenir aux bases, de vulgariser la démarche scientifique auprès des jeunes, indique la mentore, conférencière et étudiante à la maîtrise en histoire à l’UdeM, Mélissa Bureau Capuano. Étant donné que je souhaite devenir enseignante, mon implication me permet aussi de me familiariser avec les élèves du secondaire. »

La chargée de projet du volet Douance et étudiante à la maîtrise en psychopédagogie à l’UdeM, Émilie Rouaud, est l’une des rares étudiantes à se pencher sur la douance, un phénomène encore méconnu. « Dans mon cas, cet engagement me permet d’allier la recherche au terrain, confie-t-elle. Cela est une occasion inespérée, et ce double processus me permet de faire avancer de façon accélérée mes recherches sur le sujet. »

Des potentiels multiples

Les personnes surdouées, soit tout individu qui possède un quotient intellectuel (QI) évalué à plus de 130, représentent en moyenne 2 % de la population. À l’échelle du Québec, la douance concernerait plus de 150 000 personnes, dont environ 30 000 enfants ayant généralement reçu la confirmation au primaire. « Les enfants surdoués ont une capacité incroyable, ils pensent en arborescence, ont une vision de globalité, indique Émilie Rouaud. Cela constitue une richesse, une compétence très pratique une fois adulte, mais plus jeune, cela peut représenter une véritable angoisse si on ne sait pas comment la comprendre et la canaliser. »

Des outils leur sont proposés pour organiser la matière, presque infinie, qu’ils peuvent assimiler. Également, il s’agit d’offrir aux élèves de nouvelles sources de stimulations intellectuelles pour garder le goût d’apprendre, lui donner du sens. « À l’école, ces élèves ont beaucoup de besoins, car il va être nécessaire de les nourrir sur plusieurs plans et de façon multidisciplinaire », explique Émilie.

Pour Mélissa, il est stimulant de mettre ces jeunes au défi. « On souhaite ouvrir le champ des possibilités qui s’offrent à eux, dont l’université fait partie, afin qu’ils puissent être mieux outillés et aptes ensuite à prendre une décision éclairée quand viendra le temps de penser à leur orientation et cheminement », avance-t’elle. Amené à s’ajuster au fil du temps, ce volet vise une co-construction des solutions afin de bien répondre aux besoins spécifiques de ces jeunes.

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