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Comme lors de ses dernières éditions, Géo-Transition mettra de l’avant des projets provenant de la communauté universitaire de même que des initiatives citoyennes. Crédit photo : Courtoisie Géo-Transition

La résistance du pouce vert

Comment faire acte de résistance dans son quotidien ? En produisant soi-même ses biens de consommation courante. Les organisateurs et conférenciers de Géo-Transition s’accordent à dire que l’autonomie couplée à une petite dose de travail manuel renferment une portée politique concrète. « Pour résister, on n’a pas besoin d’être au front en train de se battre, on peut aussi faire preuve de résistance par un mode de vie alternatif », insiste la coorganisatrice de l’événement et étudiante en géographie Ariane Lafontaine.

La matinée sera consacrée aux panellistes qui exposeront leur choix d’un mode de vie alternatif, tandis que l’après-midi se voudra plus pratique. « Comment résister, on organisera donc des ateliers et des kiosques qui montrent comment agir pour faire une différence, souligne Ariane. Être capable de créer un organisme, par exemple, de le faire soi-même. Être capable de sortir du système auquel on est habitué. » Herboristerie, fermentation des aliments, permaculture et agriculture urbaine figurent à l’ordre du jour.

Le diplômé en biologie François-Xavier Dessureault présentera une initiation à l’horticulture au cours de laquelle il partagera ses méthodes pour démarrer des semis, transplanter les plantes et fertiliser à l’aide des ressources disponibles à la maison. « Si tout le monde est capable de tricoter, cuisiner, gosser le bois, alors on ne dépend plus des compagnies multinationales, mais de ses voisins, illustre-t-il. C’est une façon de résister au système économique dominant qui nous renvoie d’habitude une image de consommateurs. Si on continue d’être des producteurs, on renverse cette dynamique. »

Sensibilisation métropolitaine

François-Xavier observe un réel mouvement vers l’agriculture urbaine à Montréal, et ce, malgré des contraintes d’espace et de pollution inhérentes à la métropole. « Il y a des avantages à être en ville, soulève celui qui s’oriente vers l’action communautaire. On a un microclimat assez intéressant, surtout dans la région de Montréal ».

Même son de cloche pour la cofondatrice de l’entreprise MicroHabitat, Orlane Panet. Partenaire des ruches Alvéole, MicroHabitat offre des services d’agriculture en bacs sur toit. Elle estime ces pratiques efficaces pour combattre les îlots de chaleur et bénéfiques pour l’écosystème et les insectes, en plus de favoriser la réintroduction des espèces natives de la région montréalaise. L’atelier qu’animera Orlane prévoit démystifier l’agriculture en bacs, vulgariser les termes horticoles et optimiser les rendements des jardiniers en herbe. « L’agriculture urbaine, ça peut être rentable et intelligent pour le portefeuille, ajoute l’entrepreneure. Il faut entrer dans le système pour que ça change. »

Différentes visions de la résistance par l’agriculture seront donc au rendez-vous. Orlane et François-Xavier s’accordent néanmoins sur la difficulté de remplacer nos modes d’approvisionnement traditionnels. « J’ai toujours une petite réticence sur la commercialisation des bonnes idées, lâche François-Xavier. Mais qu’on le veuille ou non, si ça se vend, c’est que c’est une bonne idée », conclut-il.

L’après-midi sera également consacré à des conférences sur l’antiracisme, les produits naturels à base de plantes québécoises, et une exposition de caricatures sur la notion de résistance. L’évènement Géo-Transition est ouvert au public.

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