La réforme du mode de scrutin ne semble pas la priorité gouvernementale, selon de récentes déclarations du premier ministre du Québec, François Legault. Fâché par les propos de ce dernier, le Mouvement démocratie nouvelle (MDN) demande à le rencontrer.
M. Legault a déclaré la semaine dernière que la présidente du Conseil du trésor et ministre responsable de la Réforme électorale, Sonia LeBel, a d’autres priorités que de débattre sur le projet de loi 39, déposé en septembre 2019, qui devait initialement être adopté d’ici l’été.
Le premier ministre, qui a précisé que la troisième vague a chamboulé l’agenda législatif du gouvernement, a indiqué qu’il évaluera quel sera le meilleur moment pour analyser le projet de loi.
« Quand nous avons rencontré le PM (premier ministre, NDLR) Legault et la ministre Sonia LeBel en novembre dernier, il n’a jamais été question que les responsabilités de la nouvelle présidente du Conseil du trésor ou les problèmes liés à la pandémie l’empêchent éventuellement de poursuivre l’étude du projet de loi 39 qu’elle a préparé et présenté au Parlement », a répondu par voie de communiqué le président du MDN, Jean-Pierre Charbonneau.
Le Mouvement, qui a manifesté son mécontentement mercredi dernier à Québec aux côtés de la Coalition pour la réforme électorale maintenant !, souhaite désormais rencontrer M. Legault en personne pour débattre du sujet. « Nous lui demandons une nouvelle rencontre au sommet afin de clarifier les intentions du gouvernement, étant entendu que le non-respect de l’échéancier de juin 2021 convenu avec le directeur général des élections rend de plus en plus improbable une approbation référendaire de la réforme lors de la prochaine élection générale d’octobre 2022 », a précisé M. Charbonneau.
L’Union étudiante du Québec, qui fait partie de la Coalition, accuse le premier ministre de revenir sur ses promesses. « La réforme du mode de scrutin est une priorité pour la population, et le gouvernement doit aller de l’avant avec cette réforme, a-t-elle déclaré. Il en va du pouvoir démocratique de la population québécoise. »
La Coalition avenir Québec (CAQ) a signé en mai 2018 une entente transpartisane avec le Parti québécois, Québec solidaire et le Parti vert, pour s’engager à réformer le mode de scrutin au Québec si elle prenait le pouvoir. La Coalition pour la réforme électorale maintenant ! avait de nouveau exigé, lors d’une conférence de presse tenue le 21 mars dernier, que le gouvernement du Québec honore ses intentions sur le projet de loi 39.