La « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! » somme le gouvernement d’agir sur la question du scrutin au Québec

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Par Anaïs Amoros
vendredi 2 avril 2021
La « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! » somme le gouvernement d’agir sur la question du scrutin au Québec
La Coalition a déclaré qu’elle se rendrait devant l’Assemblée nationale au cours des prochaines semaines si aucune suite n’est donnée au processus législatif. Crédit : abdallahh, Wikimedia Commons, CC BY 2.0.
La Coalition a déclaré qu’elle se rendrait devant l’Assemblée nationale au cours des prochaines semaines si aucune suite n’est donnée au processus législatif. Crédit : abdallahh, Wikimedia Commons, CC BY 2.0.

La « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! » a de nouveau exigé, lors d’une conférence de presse tenue le 21 mars dernier, que le gouvernement du Québec honore ses intentions sur le projet de loi 39, qui vise à réformer le mode de scrutin de la province. Au point mort depuis octobre dernier, le projet permettrait, d’après la Coalition, une meilleure représentation des votes et une plus grande participation politique.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a signé en mai 2018 une entente pour s’engager à réformer le mode de scrutin au Québec s’il prenait le pouvoir. Le scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui n’accorde qu’un seul vote par électeur pour une seule personne dans sa circonscription, est depuis cette date toujours en place, malgré les promesses de campagne.

La « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! », composée de 83 entreprises et organisations, demande un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire pour que le nombre de sièges occupés par un parti reflète le pourcentage de votes exprimés en faveur de ce même parti.

Une promesse non tenue de la réforme du mode de scrutin

« Il est vraiment temps de passer de la signature aux actes, déclare la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier. Le projet de loi devrait être adopté au plus tard au mois de juin, sans quoi le directeur général des élections du Québec estime qu’il serait incapable de tout préparer en vue d’un référendum en même temps que les élections générales d’octobre 2022. »

Pour la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FÉCQ), Noémie Veilleux, les priorités de M. Legault sont ailleurs. « L’inaction du gouvernement inquiète les étudiants, affirme-t-elle. On était déjà en commission parlementaire il y a plus d’un an. » Elle rappelle que les discussions étaient avenantes et constructives pendant la commission parlementaire et ajoute que la société civile a envie de voir ce projet se concrétiser, et pour ce faire, le premier ministre doit donner suite à son engagement.

Une réforme pour améliorer l’engagement de la jeunesse à la politique

Pour Mme Veilleux, la réforme du mode de scrutin permettrait d’augmenter la participation de la jeunesse à la vie démocratique. « Le système actuel est désuet, estime-t-elle. Les étudiants ont décidé de se rallier. » La présidente de la FÉCQ pense qu’une représentation des jeunes ouvrirait l’accès à la politique. La proposition de réforme comprend notamment des mesures financières et incitatives pour encourager les femmes et les jeunes issus de la diversité à entamer une carrière en politique.

Une réforme pour une meilleure représentativité

La présidente de l’Union étudiante du Québec (UÉQ), Jade Marcil, reconnait les avantages du système actuel de scrutin uninominal à un tour, mais estime que celui-ci peut être bonifié. « Nous souhaitons améliorer la représentation des jeunes, des femmes et de certaines populations qui sont diminuées dans le comptage en ce moment », précise-t-elle.

Actuellement, les sièges attribués à l’Assemblée nationale sont réservés aux partis ayant obtenu un minimum de 10 % des voix. Mme Veilleux voudrait que ce seuil soit revu à baisse. « Descendre le seuil à 5 % permettrait une meilleure représentation », explique-t-elle. 

 La Coalition a déclaré qu’elle se rendrait devant l’Assemblée nationale au cours des prochaines semaines si aucune suite n’est donnée au processus législatif.