Culture

Affiche officielle de la pièce Polices. Courtoisie Service des activités culturelles.

La police sur les planches

D’emblée, une question est posée au public, qui vote en temps réel à l’aide de petites télécommandes. « Êtes-vous favorable à la police? » Les résultats sont partagés. La pièce ne permettra pas de trancher, puisque les nombreux fragments, surtout tirés de situations réelles en France, au Québec et ailleurs, peignent un portrait nuancé de la réalité policière. « Lors des auditions, on a fait exprès de choisir un tiers de comédiens avec des opinions favorables sur la police, un tiers de défavorables, et un tiers “couci-couça”, raconte le metteur en scène au public après la représentation. À la fin, on a atteint un consensus “couci-couça”. »

Profilage racial, abus de pouvoir, relation avec la politique, place des femmes dans la police, formation des futurs policiers. Les thèmes abordés sont  diverses, tout comme le langage théâtral utilisé pour les présenter. À quelques reprises, les télécommandes permettent aux spectateurs d’exprimer leur opinion sur un cas donné. Une femme arabe, les mains dans un sac qui pourrait contenir des explosifs : faut-il tirer ou pas?

L’accumulation de scènes souvent intenses crée une certaine lourdeur, et leur succession rapide peut empêcher le spectateur de pousser la réflexion. Cependant, la pièce est portée par une mise en scène dynamique, avec beaucoup de mouvement et une brutalité bien dosée. Le jeu des acteurs est efficace et atteint le registre de l’émotion poignante. Ainsi, la scène où un policier américain s’écroule en pleurs après avoir tué un homme non armé est particulièrement saisissante.

 

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