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Pour l’année scolaire 2015-2016, le plus grand nombre de cas de plagiat rapportés au premier cycle est à la Faculté des arts et des sciences, avec 126 infractions. Aux cycles supérieurs, la Faculté de droit rapporte 17 cas, le nombre le plus élevé parmi les différentes unités de l’UdeM. Crédit photo : Mathieu Gauvin.

Plagiat à l’UdeM : la chasse est ouverte

Des données obtenues par Quartier Libre indiquent que le nombre total d’étudiants impliqués dans des cas de plagiat à l’UdeM serait passé de 166 en 2014-2015 à 282 en 2015-2016, toutes facultés et cycles confondus. Or, selon la porte-parole de l’Université, Geneviève O’Meara, cette hausse s’explique par la mise en place d’un registre central sur le plagiat en 2014. Les facultés, qui avaient l’habitude de comptabiliser leurs propres données et de traiter ces cas à l’interne, doivent désormais les transmettre au Secrétariat général afin qu’elles y soient comptabilisées. Il a ainsi fallu sensibiliser les personnes responsables à cette nouvelle façon de faire. « Comme c’est souvent le cas, dès qu’on sensibilise les gens à dénoncer une situation, les statistiques augmentent », conclut Mme O’Meara.

La secrétaire générale de la FAÉCUM, Andréanne St-Gelais, estime également que la conscientisation est en cause, plus particulièrement le rôle des professeurs dans ce processus. « Ce qu’on remarque, c’est que certaines facultés sensibilisent davantage les professeurs à rapporter les cas de plagiat au comité chargé de s’en occuper plutôt que de régler ça seuls dans leur bureau, commente-t-elle. C’est ce qui fait que les chiffres augmentent, sans nécessairement que les étudiants plagient plus. »

Il est donc encore trop tôt pour tirer des conclusions de ces données, selon Mme O’Meara. Elle précise cependant que c’est l’un des objectifs du registre central sur le plagiat. « Lorsqu’on aura amassé des données pendant dix ans, par exemple, on aura alors un meilleur portrait de la situation et à ce moment-là on pourra établir des comparaisons », explique-t-elle.

Comprendre le plagiat

Derrière les chiffres, il importe toutefois de comprendre pourquoi certains étudiants plagient. Une étudiante au baccalauréat en cinéma à l’UdeM, qui souhaite garder l’anonymat, explique qu’elle le fait pour pallier son trouble d’apprentissage. « Je souffre de dyslexie, et j’ai du mal à formuler mes idées clairement, dévoile-t-elle. Je plagie donc souvent des extraits trouvés sur Internet ou dans les livres, que je reformule et mélange sans citer. En référence, j’ajoute des sources que je n’ai pas utilisées. » Cette stratégie lui a permis jusqu’ici d’éviter de se faire pincer et de faire face aux sanctions liées au plagiat, qu’elle juge trop sévères. « Je ne fais pas ça par paresse et je ne me considère pas comme une délinquante, exprime l’étudiante. Le plagiat représente simplement la solution qui me permet de rendre mes travaux à temps. »

Andréanne St-Gelais ajoute que les étudiants qui plagient ne le font pas toujours consciemment. « Parmi les étudiants à risque, il y a les étudiants internationaux qui ne sont pas nécessairement au courant des normes méthodologiques en vigueur à l’UdeM », explique la secrétaire générale. D’où l’importance de rapporter ces cas au Conseil de Faculté, selon elle, car celui-ci est toujours composé d’un membre étudiant qui peut apporter son point de vue quant à ce qui a pu se passer.

Face à ce constat, la FAÉCUM affirme collaborer de près avec le Bureau des étudiants internationaux (BEI), notamment en distribuant à tous les nouveaux étudiants internationaux un guide qui présente ce en quoi consiste le plagiat et les normes à respecter pour l’éviter. De son côté, l’UdeM indique, en parallèle de la création du registre central sur le plagiat, la constitution d’un comité qui se réunira dès le début de l’année 2017. Il sera chargé de définir les priorités pour la prochaine année et de déterminer les meilleures stratégies à adopter pour communiquer avec les étudiants à propos du plagiat et de ses conséquences.

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