Le chef du parti libéral du Canada, Justin Trudeau, était de passage à l’UdeM le 6 février dernier. Il est venu dialoguer d’implication politique auprès des étudiants dans le cadre d’une tournée des campus universitaires montréalais – hormis l’UQAM – organisée par l’Association des jeunes libéraux du Canada (section Québec).
Le député de la circonscription de Papineau a livré un discours d’environ 15 minutes sur la citoyenneté et l’engagement politique de la jeunesse avant de laisser la place aux étudiants et à leurs questions.
La période de questions a commencé par un échange musclé entre le chef et un étudiant à propos de l’importance du droit de manifester, en rappel des événements du Printemps érable et du rôle joué par Pierre-Elliot Trudeau dans la crise d’Octobre 1970. « Continuez avec cette énergie pour qu’elle se transforme en changement, a-t-il suggéré. On est vos représentants, impliquez-vous et changez si vous n’êtes pas d’accord. »
Il en a aussi profité pour faire écho à son discours d’entrée. « En analysant les élections de 2011, si on avait seulement comptabilisé le vote des 18-25 ans, notre chambre des communes aurait été composée de 43 députés du parti vert, a rétorqué M. Trudeau. Ne me dites pas que le vote des jeunes ne peut pas profondément changer les choses. »
La Charte s’invite
Comme dans chaque université montréalaise visitée, la question du port de signes religieux a été rapidement mise de l’avant par un étudiant. Justin Trudeau a réaffirmé son opposition à la restriction de la pratique religieuse dans la fonction publique.
Par la suite, il a condamné les manœuvres du gouvernement Marois. « Une personne doit-elle choisir entre son emploi et sa religion ? s’est-il interrogé. Je comprends qu’on mette en perspective les concepts d’égalité et de justice. La façon dont ce débat a été amené veut que, depuis des mois, la discussion n’a pour but que de diviser les Québécois pour des raisons électoralistes. »
Le chef du parti libéral a ramené ces ambitions électoralistes du Parti Québécois à celles du Premier ministre canadien, Stephen Harper. « L’approche de M. Harper est de faire de l’enjeu d’Israël un sujet polarisant qui va lui amener des avantages aux niveau électoral », estime M. Trudeau.
Alors que le débat sur la Charte était très présent à l’UdeM, les étudiants de Concordia ont essentiellement orienté leur rencontre autour de l’environnement et de l’économie. Les étudiants de McGill ont, quant à eux, abordé la Loi sur les Indiens, le durcissement des sentences criminelles, ainsi que de la ligne du parti libéral.
Succès pour les jeunes libéraux
Le président de la branche québécoise des jeunes libéraux, Cameroun Ahmad, a qualifié la série de conférences d’énorme succès. « Les gens allaient sur Facebook pour devenir membres du groupe pendant les conférences », assure-t-il. Selon ce dernier, tous les auditoriums réservés ont été remplis à pleine capacité.
La cheffe représentante des jeunes libéraux de l’UdeM et organisatrice de la venue de Justin Trudeau sur le campus, Chloé Girouard, est aussi satisfaite du passage du chef libéral. « L’important, c’était d’ouvrir un dialogue avec les étudiants, mentionne-t-elle. L’Université est militante et les questions allaient dans ce sens-là, mais il n’y avait pas de mauvaise intention. »
Questionnée sur le choix d’exclure l’UQAM de la tournée des campus montréalais, l’organisation explique qu’elle n’a aucune branche active sur ce campus.