Improviser pour décrocher

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Par Caroline Poliquin
vendredi 17 janvier 2014
Improviser pour décrocher
«L’improvisateur construit un monde à partir de rien et il doit le faire vivre au public. » – Pierre-Olivier Dorion, président de la LUDIC (crédit photo : Adil Boukind)
«L’improvisateur construit un monde à partir de rien et il doit le faire vivre au public. » – Pierre-Olivier Dorion, président de la LUDIC (crédit photo : Adil Boukind)

L’année 2014 signe les 10 ans de la ligue universitaire d’improvisation contemporaine (LUDIC). Le lundi soir au café-bar la Brunante, les tables sont déplacées et les projecteurs allumés afin que les joueurs se donnent en spectacle.

 La LUDIC est née en 2004 après la dissolution de l’équipe précédente qui avait fait faillite. Les trente joueurs sont répartis en cinq équipes. Ces dernières portent chacune le nom d’une équipe de hockey disparue : les Whalers, les North Stars, les Golden Seals, les Maroons et bien entendu, les Nordiques. « La mission de la ligue est avant tout d’offrir une plateforme de jeu pour les joueurs d’impro, explique le président de la ligue, Pierre-Olivier Dorion. Toutefois, l’impro reste un spectacle et il faut s’assurer d’en donner un de qualité.»

«On s’amuse, indique la joueuse des North Stars Delphine Coiteux. On donne au public ce qu’il nous donne, c’est un peu comme un miroir.» La LUDIC offre une proximité avec le public. «C’est un moment pour décrocher, affirme la joueuse des Nordiques, Sophie Payette- Bergeron. Quand j’ai commencé, c’était pour casser ma timidité.

Aujourd’hui, je trouve que c’est une bonne occasion pour se faire des amis et ça permet aussi de lâcher son fou, c’est un bon moment.»

Le recrutement des joueurs se déroule chaque année avant le commencement de la session d’automne.

Tous peuvent participer, mais seulement une minorité de joueurs non universitaires seront acceptés.

Différents ateliers d’improvisation ont lieu la première journée du camp. Une fois ceux-ci terminés, trente individus sont appelés à revenir le lendemain. Le deuxième jour, vingt de ces participants sont choisis par les cinq noyaux constitués chacun de deux joueurs de la saison précédente. Les équipes sont complètes lorsqu’elles comptent six joueurs. Elles restent habituellement les mêmes jusqu’à la fin de la saison.

Attirer les foules

La LUDIC annonce ses matchs sur les murs de l’Université, la plus grande partie de la publicité se faisant sur les réseaux sociaux et de bouche à oreille. « Le monde de l’improvisation se concentre beaucoup sur Facebook et chaque joueur a pour mission de partager les événements des matchs», précise Pierre-Olivier Dorion.

Un obstacle se pose toutefois devant le succès de la LUDIC. «Le plateau montréalais d’improvisation universitaire se divise entre l’UdeM et l’UQAM, expose le président de la ligue. De notre côté, on doit se battre avec une situation géographique plus difficile pour attirer les foules.»

Selon M. Dorion, tout le monde peut faire de l’improvisation. «Certains s’y démarquent par leur humour ou leurs qualités de comédien, mais l’important est d’assumer les idées que l’on a, affirme-t-il.

L’improvisateur construit un monde à partir de rien et il doit le faire vivre au public. S’il se lance les pieds dans le vide, c’est là que ça devient intéressant.»

Lundi 20 janvier, lors du prochain match d’improvisation de la ligue, les Whalers affronteront les Nordiques dès 20 heures à La Brunante.