Vingt étudiants de l’UdeM ont été sélectionnés pour enseigner le français à des commerçants qui s’engagent volontairement. « Les étudiants ont reçu une formation en décembre, indique la directrice du Bureau de valorisation de la langue française et de la Francophonie, Monique Cormier. On voulait mettre au clair ce qu’on attendait d’eux, bien développer un vocabulaire français adapté au commerçant. » Chaque étudiant est jumelé à un commerçant, certains provenant des programmes de linguistique, d’enseignement du français et même de littérature. « On a choisi une diversité étudiante », ajoute Mme Cormier.
Entre travail et vie quotidienne, les immigrants de ce quartier ont de la difficulté à prendre le temps nécessaire pour un bon apprentissage de la langue. « Accueillir en français ou même élaborer une facture en français sont des défis pour de nouveaux arrivants qui se lancent en entreprenariat », explique Mme Cormier. L’arrondissement Côte-des-Neiges est connu pour sa diversité ethnique, cette même diversité se reflétant dans les commerces.
Partager la langue de Molière
Les étudiants ont pour mandat de se rendre dans les magasins partenaires à raison de deux heures par semaine afin de cibler les besoins langagiers des commerçants. « Ça permet de créer des liens entre étudiants et commerçants, partage l’étudiante au baccalauréat en enseignement du français langue seconde Fannie Monette. Il est important que le savoir descende de la tour universitaire ! »
En plus de créer une proximité entre la vie étudiante et les commerces de Plaza Côte-des-Neiges, ce projet de francisation met en pratique toute la théorie apprise en cours par les étudiants. « Je peux développer un matériel pédagogique concret, souligne Fannie. Je m’adapte aux interrogations du commerçant. » Lorsqu’elle travaille avec un commerçant, elle l’accompagne individuellement dans son processus d’apprentissage.
« Nous avons douze rencontres pendant trois mois, exprime l’étudiante à la maîtrise en linguistique Xiaoyu Zhao. Cela demande un long travail de préparation. » L’exercice est également l’occasion pour les étudiants de bien comprendre toutes les questions spécifiques des commerçants, dans un cadre de travail concret.
Nonobstant sa situation géographique dans le secteur Côte-des-Neiges, l’UdeM veut participer à l’émancipation de sa communauté. « Le campus habite son quartier, souligne Mme Cormier. Par conséquent, on doit s’y engager. » Lors de sa dernière allocution annuelle, le recteur Guy Breton avait souligné sa volonté de faire de l’UdeM une université citoyenne, qui partage son savoir avec la communauté.