Volume 21

(Crédit photo: Ludivine Maggi)

Frais de scolarité : les étudiants français en colère

Aligner les frais de scolarité des étudiants français sur ceux des étudiants canadiens hors Québec, tel est le plan envisagé par le gouvernement libéral depuis son élection le 7 avril dernier. Une décision qui a engendré le mécontentement de milliers d’étudiants. Une pétition circule sur internet pour interpeller le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc.

À ce jour, 2 749 personnes ont signé la pétition Non à la hausse des frais de scolarité lancée sur le site Change.org par l’étudiant en génie mécanique à l’École Polytechnique Michael Pilater. « Je ne m’attendais pas à un tel succès, avoue l’étudiant. Le nombre actuel de signataires représente environ un quart des étudiants français au Québec. » Il estime leur nombre entre 10 000 et 12 000.

Déjà abordé lors de la présentation du budget par le ministre péquiste des Finances, Nicolas Marceau, en février dernier, le projet repris par les Libéraux à la suite des élections prévoit de revenir sur un accord entre le Québec et la France datant de 1978. « On s’attend à ce que l’entente de 1978 soit conservée, car là on parle de tripler les frais de scolarité », assure l’étudiant. Si cette résolution passait, les frais de scolarité des étudiants français seraient indexés sur ceux des étudiants canadiens hors Québec. Actuellement, un étudiant québécois paie environ 3 000 $ par année alors qu’un étudiant canadien débourse environ le double. Or, l’entente passée dans les années 1970 permet aux étudiants français de bénéficier du régime général de droits de scolarité qui s’applique aux étudiants québécois.

Cette volonté d’aligner les frais des Français à ceux des étudiants canadiens est purement économique, selon Michael. « Le gouvernement veut faire des économies dans l’éducation, mais il ne faut pas oublier que les étudiants français consomment ici », rappelle l’initiateur de la pétition.

Pour le moment, M. Bolduc n’a pas retourné la demande d’entrevue sollicitée par l’étudiant. « On veut seulement mettre l’accent sur les conséquences que cela pourrait engendrer et discuter d’aménagement », précise-t-il. Aucune action coup-de-poing n’est à prévoir.

Les conseillers du Bureau des étudiants internationaux (BEI) de l’UdeM n’ont pas souhaité s’exprimer à ce sujet, car la loi n’est pas encore votée.

Lors du dévoilement du nouveau gouvernement libéral le 23 avril dernier, Philippe Couillard a demandé à M. Bolduc d’indexer les droits de scolarité des étudiants québécois et de revoir ceux des étudiants étrangers en accordant une attention particulière à ceux et celles qui sont issus de la Francophonie.

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