Opinions

Fin du premier label universitaire québécois

Au courant de la session d’hiver 2015, l’association UdeMuzik, ayant pour but de rassembler les étudiants artistes du campus de l’UdeM et des écoles affiliées, a été fermée.

Ce premier label universitaire a été créé dans le but de propulser des artistes émergents au sein de l’UdeM, de les produire et de les encadrer. Le but à long terme consistait à développer une plateforme musicale sur une période de quatre ans avec les car- actéristiques de tous les meilleurs labels tels qu’un département de production, d’événementiel et de marketing. Nous avions l’ambition de développer, non seulement un studio d’enregistrement capable de produire des artistes de tous genres et de tous niveaux, mais aussi un centre de recherches et de créations modernes de manière à en faire bénéficier l’entièreté de la communauté universitaire.

En une année, l’équipe d’UdeMuzik a réussi, malgré un manque de support financier de la part des acteurs de l’université, à produire quatre évène- ments dont le premier fut un grand succès avec un taux de participation de plus de 400 étudiants et de 10 formations musicales qui le composaient. Plusieurs festivals dont Les Francofolies, le Festival de jazz et les Nuits d’Afrique nous ont offert un sup- port en nous reconnaissant comme un label à pro- prement dit, tout en nous donnant l’opportunité d’agrandir notre sphère de contacts. Ceci a d’ailleurs permis d’amener Maya Kamaty, artiste réunionnaise qui développe sa carrière en France, à l’université dans le cadre d’un concert gratuit dédié aux étudiants de l’université.

Malgré l’ambition, le dévouement et la passion pour ce projet, l’équipe d’UdeMuzik s’est trouvée face à de multiples obstacles qui ont été les raisons de la fin du label. En premier lieu, il y a eu un manque de support de la FAÉCUM concernant la participation à deux festivals qui auraient été déterminants dans notre influence. Le premier étant le festival Mercy, qui malgré une entente de trois mois d’avance, nous a été refusé à la dernière minute. Le second était Le Spectacle de la Rentrée de la FAÉCUM, évènement annuel qui aurait permis à des milliers d’étudiants issu de la communauté universitaire parmi les groupes musicaux invités venus de l’extérieur.

Il est ici intéressant pour nous de faire le parallèle avec un spectacle de même envergure produit par l’Université de McGill, qui en plus d’attirer un plus grand nombre d’étudiants, met davantage en valeur les musiciens issus de leur communauté universi- taire. Nous trouvions alors dommage de ne pas avoir eu l’occasion de faire de même au sein d’une des plus grandes communautés universitaires francophones au Canada.

Le résultat final a été la désintégration du premier label universitaire québéco-canadien.

Malgré, la fin du projet, nous tenons à souligner qu’UdeMuzik a réussi à créer un groupe d’intérêt qui réunissait toute la diversité culturelle du campus. Cela a donné l’opportunité à certains de nos anciens membres de pouvoir s’impliquer activement dans la vie étudiante de l’UdeM. En effet, deux de ces derniers ont créé un groupe d’investisseurs suite à leur expérience avec UdeMuzik et un autre a monté un blog relié à la vie du campus (UdeBlog).

Ainsi, nous espérons grâce à ce projet avoir donné envie aux étudiants et étudiantes d’innover et de s’investir dans leur université. Même si l’expansion de toute idée nouvelle peut être victime de réti- cences, il ne faut pas oublier que c’est le moment de notre vie où chaque occasion ou opportunité nous prépare à faire face au marché du travail et à la réalité qui nous attend.

Le passage d’UdeMuzik dans la vie de l’UdeM ne restera pas vain, car c’est, nous l’espérons, une preuve de notre pouvoir en tant qu’étudiants que de mettre en place des initiatives innovantes qui changeront peut-être profondément notre quotidien et notre amour pour ce campus.

Dave Stewart D. (Stewart de Moya)

Ex-Président d’UdeMuzik?Étudiant au baccalauréat en économie et politique

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