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Dans l’atelier de l’étudiante en pharmacologie Cyntia Duval, on présentait le placenta aux visiteurs comme leur «premier colocataire».

Montréal en lumière : explorations nocturnes à Sainte-Justine

«Les gens connaissent l’hôpital comme un centre de soins, mais très peu de gens sont au courant de tout ce qu’on fait dans le domaine de la recherche », explique la technicienne en communications du CHU Sainte-Justine, Maude Hoffmann-Belisle. L’idée d’un partenariat avec le Festival Montréal en lumière est donc apparue comme l’occasion de devenir le premier centre de recherche à s’associer au parcours de la Nuit blanche. De 16 heures à 23 heures, des étudiants bénévoles étaient sur place pour animer les kiosques interactifs et vulgariser la science auprès des enfants, tout en répondant aux questions des parents. « C’est un bon exercice pour les étudiants, souligne Maude. La vulgarisation scientifique, c’est quelque chose d’assez difficile auquel ils devront se prêter tout au long de leur carrière. »

De Polytechnique à Sainte-Justine

Les étudiants ont également présenté les projets de recherche sur lesquels ils sont eux-mêmes en train de travailler. C’est le cas notamment de l’étudiante à la maîtrise en pharmacologie Cyntia Duval, qui animait un kiosque sur le placenta et la façon dont son étude permet d’identifier les grossesses à risque. « On veut aussi sensibiliser les gens à l’importance du placenta pour la recherche, ajoute l’étudiante. Le placenta est généralement jeté après l’accouchement, mais si les femmes sont au fait de notre projet, elles sont plus susceptibles d’accepter de nous le donner. » Celle qui se décrit comme une passionnée du placenta a réussi à rendre son sujet accessible aux enfants en leur racontant que cet organe a été leur premier colocataire et en accompagnant ses explications de placentas en peluche.

De leur côté, les deux étudiants à la maîtrise en génie mécanique à Polytechnique Olivier Barron et Mathieu Ramananarivo ont présenté au public leur prothèse myoélectrique pour amputés transhuméraux, c’est-à-dire au-dessus du coude. « C’est une prothèse qui fonctionne grâce à l’intelligence artificielle, explique Olivier. On entraîne d’abord l’algorithme à reconnaître les mouvements du patient et, par la suite, il arrive à les détecter tout seul. » En d’autres mots, la prothèse étudie l’activité électrique des muscles du patient pour prédire les mouvements qu’il veut effectuer, ce qui rend son utilisation plus naturelle.

Les visiteurs de la Nuit blanche ont donc pu tester une version squelettique de la prothèse, la faisant bouger à distance au moyen de capteurs d’électromyographie (EMG) appliqués sur leur bras, de même que de tenter des expériences avec d’autres éléments faisant l’objet de recherche dans différents ateliers. L’activité a été jugée comme une réussite par Mme Hoffmann, qui a relevé près de 600 visites individuelles, soit le double de l’achalandage prévu.

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