La Faculté de l’éducation permanente de l’UdeM (FEP) a mis en place un nouveau service de reconnaissance des acquis professionnels depuis janvier 2014. Son but : améliorer l’accès aux études universitaires pour les étudiants aux parcours atypiques et optimiser leurs formations.
La reconnaissance des acquis expérientiels offre la possibilité à un étudiant de faire reconnaître, dans le cadre d’un programme auquel l’étudiant serait préalablement admis, ses expériences professionnelles, ses connaissances ou habiletés acquises tant sur les plans national qu’international. Le maximum de crédits octroyés a été fixé à 15, et les étudiants doivent posséder au moins trois années d’expérience liée à leur programme d’étude.
Elle diffère de la reconnaissance de crédits, qui s’appuie sur les connaissances, habiletés et aptitudes acquises dans le cadre d’une scolarité reçue dans des établissements d’enseignement et de formation faisant partie d’un système scolaire reconnu. «Ce service a été mis en place afin de répondre à une demande de formation diversifiée et en constante augmentation ainsi qu’à des cheminements d’apprentissage variés, fréquents chez les adultes», explique le responsable de la reconnaissance des acquis à la FEP, Jean-Pierre Lefebvre.
Champs d’application
Cette politique ne concerne pour l’instant que les étudiants admis dans un programme de la FEP. La Faculté reste cependant prête à aider d’autres facultés et départements qui souhaiteraient faire appel à son expertise en matière d’évaluation des dossiers. « Nous sommes des pionniers dans ce domaine, tant pour la rigueur de la démarche que pour l’instrumentalisation appliquée comme les portfolios ou les épreuves de reconnaissance », précise M. Lefebvre.
Les exigences et les contraintes de certains programmes, dont certaines s’appuient sur des normes professionnelles, sont autant de restrictions ou d’exclusions à l’application de cette politique facultaire. Il est donc difficile pour les facultés de droit et d’aménagement, toutes deux régies par des ordres professionnels, d’assurer un service de reconnaissance des acquis, par exemple. «Il n’y a pas d’exemption de cours pour le baccalauréat, rappelle la professeure à la Faculté de droit et spécialiste de l’évaluation des travailleurs immigrants qualifiés, France Houle. L’octroi d’une équivalence est décidé par l’École du Barreau.»
Une procédure rigoureuse
La reconnaissance des acquis expérientiels donne lieu à une exemption de cours et l’ajout de la mention EXE sur le relevé de notes. Cependant, il s’agit d’un processus long et exigeant. Un coût de 90 $ est obligatoire et non remboursable pour ouvrir un dossier. « Le processus est ardu et demande beaucoup de travail, car la FEP demande des preuves imprimées de nos acquis sur le terrain et ne prend pas en considération les documents classés confidentiels », explique une étudiante au certificat en coopération internationale. Dès la date de dépôt du dossier, un étudiant a droit à une année complète pour réaliser sa démarche.
Du côté de la FEP, celle-ci a jusqu’à un mois pour évaluer et donner une réponse à l’étudiant. « L’étape du portfolio peut être longue et difficile pour un étudiant qui n’a rien conservé des documents sur sa vie professionnelle, reconnaît M. Lefebvre. Revenir cinq ans en arrière, cela peut prendre du temps et une recherche intense. »
Si la demande est acceptée, le candidat doit faire la preuve de ses acquis en constituant son dossier ou en faisant une démonstration de ses apprentissages. « Pour cela, l’étudiant doit fournir un ensemble de documents imprimés ou électroniques pertinents et vérifiables qui authentifient la véracité de la démarche », explique M. Lefebvre. Les preuves demandées vont d’un portfolio ou d’une entrevue à une lettre d’employeur.
La reconnaissance finale est octroyée par un évaluateur spécialiste du domaine, habituellement un chargé de cours, et appuyée par le responsable du programme. « Notre équipe doit rester neutre en tout temps », précise M. Lefebvre. Le doyen ne se prononce pas à moins qu’un comité d’appel soit mis en place. « Notre expérience nous indique qu’un étudiant qui entame sa démarche de reconnaissance pour un seul cours, comprenant l’élaboration du portfolio, met en moyenne six semaines », ajoute-t-il.
Pour l’instant, la FEP ne s’occupe pas des demandes provenant des autres facultés, mais des ententes pourraient s’établir. « Nous allons rencontrer le Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR) et les principales facultés et départements au cours des semaines à venir », avance M. Lefebvre.
Dans le même sens, l’adjointe à la vice-doyenne de la Faculté de théologie et des sciences des religions, Fabienne Pollet, nous informe que la Faculté reçoit de plus en plus de demandes à ce sujet. « Pendant les prochains mois, nous aurons à élaborer une politique à ce sujet en nous inspirant de celle de la FEP », prévoit Mme Pollet. Rien n’est pour l’instant en vigueur dans la faculté.