Culture

Carole Simard-Laflamme vit à baie Saint-paul, où elle est née en 1945. Trapèze, l’oeuvre de Carole Simard-Laflamme, anime et donne de l’éclat aux murs de béton grâce à ses couleurs vives. Ces cages en filets tressés ont été accrochées en 1982 au-dessus des escaliers d’accès du CEPSUM. (Source: artpourtous.ca)

Étudier dans un musée

Avec une quarantaine d’oeuvres d’art qui datent des années 1940 à aujourd’hui, le campus de l’UdeM est une véritable galerie d’art. Quartier Libre a tenu un vox pop à proximité de deux oeuvres situées à des points névralgiques du campus. Un constat s’impose : les étudiants sont peu nombreux à savoir que ces objets existent, même lorsqu’il s’agit d’énormes sculptures accrochées juste au-dessus de leur tête.

 

 

 

 

Jean noël, né en 1940 à Montréal, vit maintenant à Paris. Mais où vont donc toutes ces émotions ?, l’oeuvre de Jean Noël. Deux formes immenses transpercées par une tige flottent sur quatre étages dans l’espace de l’atrium de la bibliothèque du pavillon Samuel-Bronfman. Depuis 1988, une forme verte et une forme ondoyante de couleur métallique qui accroche la lumière. Cette sculpture évoque avant tout la tension, la matière, la fluidité et l’ondulation. Il faut y voir une articulation abstraite de plans colorés dans l’espace. (Source: artpourtous.ca)

Est-ce un oiseau?

 

 

Depuis 1988, la sculpture de Jean Noël Mais où vont donc toutes ces émotions ? est suspendue au plafond de la bibliothèque du pavillon Samuel-Bronfman. « Elle ressemble à une boucle d’oreille géante», estime Cindy, une étudiante en histoire de l’art. «Elle fait penser à des oiseaux. Non! À quelque chose d’aquatique! », lance avec hésitation Laurence, qui fait un certificat en journalisme. Pour d’autres, la sculpture ne leur dit absolument rien… « Le turquoise va bien avec le béton», commente Marie-José, étudiante au certificat en action communautaire.

 

Pour comprendre l’oeuvre, il faut se plonger dans le contexte de sa création : les années 1980. Pour ceux qui s’en souviennent, les couleurs pastel, le gris, le noir et le blanc prédominaient. L’art minimaliste n’y a pas fait exception et Jean Noël était un homme de son temps. Sachant cela, il est plus facile d’apprécier le côté kitsch de la sculpture.

 

Carole Simard-Laflamme vit à baie Saint-Paul, où elle est née en 1945. Trapèze, l’oeuvre de Carole Simard-Laflamme, anime et donne de l’éclat aux murs de béton grâce à ses couleurs vives. Ces cages en filets tressés ont été accrochées en 1982 au-dessus des escaliers d’accès du CEPSUM. (Source: artpourtous.ca)

«Oh! C’est de l’art?»

 

Pour ceux qui croient que les filets accrochés au-dessus des escaliers d’accès du CEPSUM sont des attrape-poussières, sachez qu’il s’agit plutôt de Trapèze, une oeuvre de Carole Simard-Laflamme. « Oh ! C’est de l’art ? » s’étonne Anastasia, une étudiante en droit qui observe l’oeuvre pour la première fois. L’installation est composée de neuf modules qui ressemblent à des cages de différentes formes. Des cordes rouges, jaunes, vertes et mauves sont tissées très serré de manière à camoufler la structure de métal qui les soutient.

 

«Je pensais qu’il s’agissait d’une décoration avant de lire la plaque. C’est dommage que l’oeuvre soit si poussiéreuse», commente une femme s’entraînant au CEPSUM. Comme la sculpture de Jean Noël, Trapèze date des années 1980, mais elle semble moins bien porter son âge et son statut d’oeuvre d’art, comme en témoigne Maude, une étudiante au certificat de relations publiques : «Ça sert à éviter que quelque chose tombe, non?»

 

Parlant de choses qui tombent, le Centre d’exposition a dû faire appel tout récemment à une équipe de restaurateurs professionnels pour remplacer un des fils qui tiennent l’oeuvre de Jean Noël. Ils en ont profité pour la nettoyer et la rendre plus sécuritaire. Toujours pas rassurés ? Et si l’on déplaçait les filets de Mme Simard-Laflamme sous la sculpture de Jean Noël ?

 

Une belle histoire

 

«Je ne vois pas le lien avec l’art, pense Julien, un étudiant en sociologie et psychologie, en regardant Trapèze. La sculpture n’est pas particulièrement esthétique». En fait, la beauté de cette oeuvre vient plutôt de l’histoire de sa création. L’artiste a demandé à huit personnes sans emploi de tisser ces noeuds selon une technique québécoise de tissage: le double chaînage croisé. Après dix mois, l’oeuvre est devenue le symbole des liens qui se sont tissés entre ces individus, mais aussi des liens qui nous unissent en général.

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Comme un musée
Le 5 octobre dernier, le centre d’exposition de l’université de Montréal a reçu un prix grâce à son projet Art pour tous. La Société des musées québécois lui a remis le prix excellence 2011 pour le récompenser d’avoir contribué à la démocratisation de l’art.

 

Le projet Art pour tous est né d’une volonté de faire connaître et de mettre en valeur les œuvres auprès de la communauté universitaire, indique Louise Grenier, la directrice du centre d’exposition de l’université de Montréal.

 

Art pour tous, les œuvres publiques de l’Université de Montréal s’exposent est une exposition multiplateforme qui se déroule sous forme de six parcours thématiques sur les campus de Montréal et de Saint-hyacinthe. Vous n’avez qu’à télécharger les baladodiffusions et les parcours sur votre mp3 pour découvrir l’histoire de l’art du Québec. (Marianne Drolet-Paré)
www.artpourtous.ca

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