Voter. C’est le geste que tous les étudiants de l’UdeM auront à poser dans les prochaines semaines. L’enjeu? Déclencher une grève étudiante. C’est le dernier recours pour contester lahausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest au printemps dernier. Les étudiants verraient leur facture de cré- dits de cours bondir de 75% d’ici cinq ans si la hausse était appliquée.
Le processus qui mène à votre vote est digne d’un jeu de poupées russes.
Le vote de grève sera organisé par votre association de programme. La presque totalité des associations sur le campus font partie de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM) qui elle-même fait partie de la Fédération étudiante universitaire duQuébec (FEUQ). Cette dernière a demandé à ses membres de se faire accorder des mandats de grève, lors de son congrès de la fin de semaine dernière (p.5). Les étudiants sont donc au cœur de ces poupées russes qui forment le mouvement étudiant.
Les autres associations étudiantes font partie de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante, et elles aussi veulent aller chercher des mandats de grève.
Bref, c’est vous qui avez le dernier mot.La question qui sera bientôt sur toutes les lèvres: la session sera-t-elle annulée? Il y a eu huit grèves générales étudiantes au Québec depuis lesannées 1960. Aucune n’a mené à l’annulation d’une session. Et pour cause. Les cégeps et les universités ne peuvent pas se le permettre. Le système d’éducation au Québec est comme un escalier roulant: il faut continuellement que les étudiants progressent sinon tout le système sefige. Les entreprises ne peuvent pas se passer de la main-d’œuvre addi- tionnelle fournie à chaque année par les cégeps et les universités.
Ceux qui ont le plus à perdre, ce ne sont pas les étudiants.
Ceux qui ont le plus à gagner, ce sont les étudiants.
Car les étudiants se retrouvent dans des situations de plus en plus précaires. Le troc devient tendance. Nous vous faisons découvrir une autre manière de vous procurer des services avec l’Accorderie (p.15). Mais il faut tout de même les payer, ces cours, et ce sont les banques qui s’enrichiront. Pour certains, c’est un scandale. Pour d’autres, c’est tout à fait normal (p.16).
Pendant ce temps…
Pendant ce temps, l’Université prend de l’expansion et investit dans le béton. Elle concrétise ses rêves de grandeur avec le campus Outremont.
Les travaux, maintes et maintes fois reportés, commenceront dans les prochaines semaines. Le site vide, magnifiquement photographié par notre photographe Pascal Dumont, recèle un potentiel immense, mais a un coût (p.10-11).
L’Université étend aussi son influence jusqu’au centre-ville de Montréal.
Elle s’installe à l’îlot Voyageur, dans la cour arrière de l’UQAM. Vous serez surpris d’apprendre que l’UdeM a déjà été dans la même position diffi- cile que l’UQAM (p.12-13).
Les artistes sont aussi sensibles aux mouvements sociaux. Par exemple, il y a un concours de bande dessinée et un autre de photographie organisés sur le thème de la tension (p. 20). Les étudiants participants auront matière à s’inspirer en lisant les pages du journal.
Ouf. C’est du sérieux tout ça.
Que diriez-vous de vous changer les idées en découvrant un nouveau genre musical né à Montréal? Ça s’appelle le piu piu. Notre chef de pupitre culture, Olivier Boisvert-Magnen, vous a préparé un dossier qui fera de vous des experts en ce genre qui allie rap instrumental et musique électronique (p. 22-23). Pour pousser l’expérience encore plus loin, écoutez les nouveaux sons nés de la musique électro -acoustique proposée pendant les trois jours d’Électro Buzzzzzzz (p. 18)
Grève, béton et piu piu, voici la plus récente édition de Quartier Libre.