Volume 20

Édito : Où va-t-on ?

C’est bien la seule question qui vaut la peine d’être posée à quelques jours du Sommet sur l’enseignement supérieur des 25 et 26 février prochains.

« Les chicanes » ont dépassé le vrai débat. On a passé plus de temps à trouver un moyen de récupérer l’argent pour financer les universités qu’à se concentrer sur ce que nous voulons vraiment comme système universitaire. Pourtant c’est la base, si on ne se fixe pas d’objectif, on ne pourra jamais trouver le moyen de l’atteindre. Sir Edmund Hillary l’avait bien compris (page 2).

Selon les chiffres de la Conférence des recteurs et principaux des universités québécoises dont le recteur de l’UdeM, Guy Breton, est le vice-président, les universités québécoises seraient sous-financées. À l’UdeM, ce sous-financement est estimé à 120 M$.

M. Breton assure qu’à l’instar des grandes universités américaines, une hausse des frais de scolarité dans certains programmes permettrait de créer des bourses. Ces bourses pourraient donner la chance à d’autres étudiants talentueux, mais sans moyens financiers, de pouvoir étudier (page 15). Cela règle-t-il vraiment la question du sous-financement ?

Nous ne comprenons pas non plus le comportement de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) qui n’a toujours pas confirmé sa participation au Sommet même après avoir rencontré la première ministre, Pauline Marois. L’ASSÉ voulait discuter de la gratuité au Sommet et c’est ce qu’elle pourra faire. Que veut-elle de plus ? Nous ne pensons pas qu’il soit le moment pour imposer ses conditions…

Doit-on préciser que la gratuité scolaire n’est pas un moyen mais un objectif à long terme, un idéal qui n’a été efficace que dans certains pays ? Comment accéder à un système gratuit ? Comment s’assurer de la qualité de l’enseignement si les universités n’ont plus les revenus suffisants pour payer leurs professeurs ?

Nous n’estimons pas qu’une hausse conséquente des frais de scolarité soit justifiée, mais nous ne pensons pas non plus qu’un système gratuit du jour au lendemain comme le voudrait le président de Québec solidaire, André Frappier (page 14), rende service à la société.

C’est pour cela que nous pensons que les propositions rabougries n’ont pas leur place au Sommet. Il faut des scénarios étoffés avec du contenu, des chiffres et un plan. Sinon le Sommet aura été vain.

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