écrire Côte-des-neiges

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Par Charles-Antoine Gosselin
mercredi 29 janvier 2014
écrire Côte-des-neiges
Écrire à propos d’endroits inspirants du chemin de la Côte-des-Neiges, tel est le défi lancé par Lire Montréal. (crédit photo : Adil Boukind)
Écrire à propos d’endroits inspirants du chemin de la Côte-des-Neiges, tel est le défi lancé par Lire Montréal. (crédit photo : Adil Boukind)

La quatrième édition du festival de littérature et d’aménagement urbain Lire Montréal est de retour cette année. À cette occasion, un concours d’écriture est lancé sous le thème de la main de l’ouest, le chemin de la Côte-des-Neiges.

Depuis 2011, le festival Lire Montréal met en valeur chaque année un arrondissement de Montréal en promouvant la création d’œuvres littéraires et artistiques sur le thème du quartier choisi. Cette année, le quartier Côte-des-Neiges est à l’honneur.

Le concours est ouvert à tous, étudiants comme jeunes écrivains. Les auteurs désirant soumettre une œuvre sous forme de nouvelle, d’essai, de poème ou même de bande dessinée sont appelés à respecter un maximum de deux mille mots ou de trois planches pour les œuvres illustrées. Les écrits doivent être envoyés avant le 17 avril 2014. Le jury sera constitué de deux personnes travaillant dans les domaines de la littérature et de l’aménagement urbain, et d’un résidant du quartier.

Le doctorant en études urbaines à l’UQAM et coorganisateur du festival, Samuel Mathieu, présente le chemin de la Côte-des-Neiges comme le cœur du quartier. « En intitulant le concours “La main de l’ouest”, on cherche un imaginaire qui représente l’essence du quartier », explique-t-il. Les propositions retenues rejoindront la vision de l’événement en présentant une lecture originale du quartier ou d’un aspect de celui-ci.

Nombreux sont les endroits inspirants à partir desquels il est possible d’extraire le contenu recherché. « Le cimetière et l’Oratoire, tout comme l’aspect de la diversité culturelle, confèrent des éléments spirituels au quartier, sans compter les marchés, les chaînes commerciales, poursuit le jeune gestionnaire. Bref, toute la symbolique qui détonne un peu du reste de Montréal et qui peut toucher l’imaginaire. »

Potentiel à exploiter

David Clerson, l’auteur du livre Frères paru en 2012, est le gagnant de la deuxième édition du concours, dont le thème était l’imaginaire du marché aux puces Saint-Michel. Selon lui, l’originalité du concours réside dans les lieux à propos desquels il est proposé d’écrire. «Ces endroits ne sont pas, sinon peu présents dans la littérature québécoise, et présentent souvent un potentiel narratif fabuleux », prétend l’ancien lauréat.

L’étudiante en médecine à l’UdeM Simone Paquette, qui a mis en scène la pièce de théâtre La déprime, présentée du 29 au 31 janvier prochains au pavillon J.-A. DeSève, a prévu de participer au concours. « J’aime écrire, j’adore la ville de Montréal, et le quartier Côte-des-Neiges est l’endroit où j’étudie, assure-t-elle. J’y passe donc beaucoup de temps et je trouve que les contrastes qui s’y trouvent sont intéressants.»

Le vent dans les voiles

Bien que Lire Montréal soit un jeune festival, tout porte à croire que le concept est là pour rester. Du moins, c’est ce qu’espère la cofondatrice de l’événement, Charlotte Horny. «D’année en année, de plus en plus de gens participent au projet, assure l’organisatrice. Les appels à la contribution trouvent toujours des réponses favorables.»

Comme la majorité des nouveaux projets culturels montréalais, le financement représente un obstacle à la pérennité de la mission, mais Mme Horny ne s’en fait pas pour autant. «Je crois qu’il y a suffisamment de quartiers à explorer pour continuer, dit-elle. On n’a jamais eu de subventions, mais la créativité est de mise lorsqu’on fait face à un budget minimaliste.»

Le festival, qui se tiendra du 2 au 4 mai prochains, a auparavant exploré le Plateau- Mont-Royal, Saint-Michel et Saint-Henri.

Bref historique

Une partie de la seigneurie de l’île de Montréal est nommée Côte-des- Neiges en 1698. De nombreux hôpitaux s’y installent au 19e siècle, profitant de l’éloignement de Montréal et de ses dangers d’épidémie.

En 1862, le chemin de la Côte-des- Neiges est construit, il devient la voie d’accès à partir du centre-ville. Le village est annexé à la ville de Montréal en 1910. Autrefois surnommé le «village des tanneurs», Côte-des-Neiges s’urbanise, notamment avec la venue des collèges Brébeuf et Notre-Dame, mais également de l’Université de Montréal, entre les deux guerres. De nombreux immeubles à logements sont construits sur la rue Édouard- Montpetit. Le quartier prend son envol.

Aujourd’hui, Côte-des-Neiges compte sept hôpitaux, une université et ses deux écoles affiliées, HEC Montréal et Polytechnique. Il fait partie de l’arrondissement le plus populeux de la ville, Côte-des-Neiges–Notre-Damede- Grâce.

CAMILLE DUFÉTEL

Côte-des-neiges en chiffres

  • Environ 100000habitants
  • une personne sur deux est née à l’extérieur du Canada
  • Revenu moyen des résidants 27871 $
  • 27 %de la population a le français comme langue maternelle
  • 71,9 %des habitants vivent en famille