Des chargés de cours de l’UdeM mal payés, des bordereaux de paies non délivrés, des difficultés avec l’assurance-emploi. Voici tout ce que le nouveau progiciel de gestion intégrée (PGI) de l’UdeM, Synchro, provoque chez les employés de l’UdeM.
PGI Synchro est le progiciel de gestion intégré qu’utilise officiellement l’UdeM depuis le mois de mai. Le progiciel «permet l’intégration de l’ensemble des processus administratifs en une seule plateforme technologique », comme l’indique l’UdeM sur son site internet. «Depuis juin dernier, tous les employés de l’UdeM ont accès à leur dossier en ligne, avait expliqué le recteur de l’UdeM, Guy Breton, lors de son allocution du 15 octobre dernier. Ils peuvent consulter leur bulletin de paie, remplir leur feuille de présence et faire une demande de vacances.»
Tous les acteurs impliqués dans l’implantation du logiciel en conviennent, Synchro connaît un début difficile. La mésentente porte sur la responsabilité de chacun, mais aussi sur un manque apparent de communication entre l’administration et ses parties.
Problèmes de paie
Le président du Syndicat des chargées et des chargés de cours de l’UdeM (SCCCUM) , Frédéric Kantorowski, signale que l’application Synchro a « empiré » les problèmes déjà existants. « Certains chargés de cours ont reçu des paies aux montants aberrants, comme 2 $ ou des cents, explique-t-il. Quand les bordereaux de paie sont livrés, ils sont loin d’être clairs, donc l’employé ne sait pas à quoi correspond le montant inscrit. » Le président du SCCCUM mentionne également des problèmes avec l’assurance-emploi.
La vice-rectrice aux affaires étudiantes et au développement durable, Louise Béliveau, souligne toutefois que «sur 9000 paies, 1 % posent problème». Lorsque vient le temps de réclamer de l’information, « l’Université ne
répond pas ! » s’insurge M. Kantorowski. Pourtant, la vice-rectrice aux ressources humaines et à la planification, Anne-Marie Boisvert, insiste pour dire que «nos canaux de communication sont grands ouverts ». Elle confirme, comme M. Kantorowski, que les problèmes surviennent principalement auprès des contractuels et des chargés de cours. «Il y a des complications avec les gens qu’on paie à l’heure», ajoute-t-elle.
M. Kantorowski demande à la direction de l’UdeM de faire preuve de plus de «leadership». Selon lui, le problème se situe en haut lieu. «Une chose sur laquelle je suis en train de perdre confiance, c’est le respect qu’accorde Guy Breton à ses employés», affirme M. Kantorowski.
Mme Boisvert insiste sur le fait de communiquer au plus vite avec le comité responsable de recueillir les plaintes liées au fonctionnement de Synchro. « Pensez-vous qu’on ne veut pas payer nos employés ? » explique-t-elle. «Le Centre d’expertise Synchro a été créé par les ressources humaines et travaille avec elles, insiste Mme Béliveau. Ce comité s’assure de corriger les erreurs en fonction des plaintes qu’il reçoit. »
Jusqu’à maintenant, le groupe de travail a permis de constater «qu’il y avait des problèmes avec les banques de vacances : nous avons pu corriger le système sur ce point», précise-t-elle.
Virage technologique avec embûches
M. Kantorowski estime que «l’UdeM se vante assez d’être à la 84e place du classement du Times Higher Education, alors que M. Breton n’est pas capable d’être un bon employeur».
Lors de sa déclaration annuelle, le recteur de l’UdeM, Guy Breton, avait mis en évidence l’importance de se «défaire graduellement d’un système désuet, périmé et risqué, pour passer à un outil moderne et évolutif ». M. Breton a insisté sur le fait qu’une période d’adaptation serait nécessaire pour arriver à un bon fonctionnement de Synchro.
Même son de cloche du côté des deux vices-rectrices, qui s’accordent pour dire qu’il n’y a pas d’ «implantations technologiques sans difficultés ». À l’instar d’Anne-Marie Boisvert, Mme Béliveau assure que «chaque cas est un problème que l’on prend au sérieux, nous travaillons fort pour les régler».