Remarquée pour son implication dans diverses causes sociales, Michèle Audette a reçu son doctorat honoris causa avec émotion, lors de la collation des grades de la Faculté des arts et des sciences le 28 août 2018. « Je ne m’y attendais pas du tout, mais j’étais très excitée et j’ai versé beaucoup de larmes, car c’est sans doute la plus grande reconnaissance qu’on m’ait témoignée », raconte la défenseure des droits des femmes autochtones.
Dernière distinction en date, cette nomination honorifique illustre la continuité d’une longue tradition qui unit l’UdeM et ses lauréats depuis 1920. « En entrant dans la grande famille de l’UdeM, ces gens deviennent de véritables ambassadeurs de notre université et font ainsi rayonner notre établissement au Québec, mais aussi à l’extérieur des frontières » se réjouit la porte- parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara.
Un honneur sans équivalent
Le site Internet de l’Université indique que cette remise manifeste la reconnaissance de la communauté universitaire envers la contribution d’une personnalité dans un domaine d’activité particulier. Personne n’y postule de sa propre initiative, car c’est l’Université elle-même qui sollicite les candidats de son choix. La spécificité de ce doctorat tient aussi au fait que le récipiendaire n’est pas tenu d’appartenir au monde universitaire, ni même d’avoir suivi des études supérieures. « Nous venons d’horizons divers, car l’Université a tenu à voir représentés dans cette cérémonie des aspects complémentaires du savoir », souligne le professeur au collège de France Serge Haroche, récipiendaire d’un doctorat honoris causa de l’UdeM en 2014.
La voie du protocole
Pour encadrer la procédure de sélection des candidats, l’Université suit des critères consignés dans un guide relatif aux choix des docteurs honoris causa, disponible parmi les documents en ligne du secrétariat général. Sur invitation de ce dernier, des propositions de candidatures proviennent de différents responsables, comme le recteur ou les directeurs de département.
Suivant cette base de données, le Comité des doctorats honoris causa de l’UdeM, qui se réunit autour du 15 octobre, établit une liste de candidats potentiels, tout en consultant au besoin les facultés concernées. « La tâche des membres du Comité est de se pencher sur la valeur des candidatures par l’examen du CV et de recommander le candidat ou la candidate à l’Université si il ou elle mérite de recevoir cet honneur », détaille la professeure titulaire et membre dudit comité Joëlle Margot.
Elle précise également qu’un politicien doit être revenu à des activités non politiques pour être éligible. « Les personnalités retenues peuvent venir de la communauté universitaire internationale ou de la société civile, peuvent être des écrivains, des artistes, des gens d’affaires par exemple », poursuit-elle. Là encore, les directives du protocole indiquent que l’UdeM aspire à l’équilibre dans la représentation des domaines d’activité. La liste est ensuite soumise par le recteur au Conseil de l’Université, chargé de retenir certains noms.
La procédure s’achève lorsque le recteur informe les candidats de leur nomination. La présence du candidat lors de la cérémonie officielle demeure obligatoire, au risque d’annuler tout le processus. « Certaines candidatures échouent, soit parce que la personne n’est pas intéressée, soit parce qu’aucune date ne peut être identifiée pour la remise », précise encore Mme Margot.
Comme l’explicite la page dédiée sur le site Internet, le doctorat honorifique compte ainsi parmi les traditions que la communauté universitaire entretient avec le plus grand soin. La liste consultable en ligne laisse voir que le nombre de lauréats varie sensiblement selon les années, comme le montre l’écart entre les 8 sélectionnés de 2016 et les 24 de 2009.