Le Ciné-Campus de l’UdeM accueillait mardi 28 janvier le réalisateur et scénariste québécois Frédérick Pelletier dans le cadre de la projection de son premier long métrage, Diego Star. Passionné par la mer, le réalisateur a voulu parler d’un sujet qui lui tenait à cœur.
Traoré, un marin ivoirien, est accusé à tort d’être responsable d’un incident survenu dans la salle des machines du navire Diego Star. Pendant le déroulement de l’enquête, le cargo est maintenu au chantier naval et les marins sont hébergés par les habitants. C’est alors que Traoré fait la connaissance de Fanny, une mère monoparentale, avec qui il développe une complicité sincère.
Diego Star se déroule à Lévis, sur la rive sud du Saint-Laurent. Le film met l’accent sur les conditions de vie souvent très difficiles des marins, la précarité salariale, la solitude et l’éloignement de la famille. À travers le personnage de Traoré, Frédérick Pelletier aborde la problématique des castes en mer. « Il n’est pas rare de composer un équipage d’un Turc, d’un Ivoirien et d’un Sibérien », déclare-t-il à la fin de la projection. « C’est la loi du silence, diviser pour mieux régner. »
Frédérick Pelletier a souhaité bâtir une œuvre universelle, sans qu’elle soit moralisatrice. « L’universel part de quelque chose de local », assure le réalisateur. Le long métrage, qui a été sacré meilleur film au Festival Tous Écrans de Genève et au No Limits Summit de New York l’an dernier, raconte les conditions de vie difficiles des marins qui font penser, parfois, à une forme d’esclavagisme moderne.