Culture

Le compositeur roumain Sebastian Dumitrescu et l’étudiant à la maîtrise en musicologie Damián Birbrier.

Dialogues musicaux

Tenu tous les deux ans depuis 1991, le Forum permet à huit jeunes compositeurs sélectionnés par un jury international de présenter une œuvre écrite sur mesure pour les quinze musiciens professionnels du NEM, l’orchestre en résidence à l’UdeM spécialisé en musique contemporaine. Selon la fondatrice et directrice musicale de l’ensemble, Lorraine Vaillancourt, c’est un moment fort pour eux comme pour les musiciens. « Pour ces compositeurs, c’est un luxe inouï d’avoir accès à un orchestre de cette qualité », affirme-t-elle.

Il s’agit aussi d’une opportunité d’apprentissage pour les étudiants en musique de l’UdeM. « Tous les événements du Forum sont ouverts au public et aux étudiants, y compris les répétitions, les classes de maîtres, les causeries et les tête-à-tête avec les compositeurs », explique le professeur de musicologie à la Faculté de musique de l’UdeM Jonathan Goldman. Ce dernier pilote, par ailleurs, un séminaire destiné aux étudiants des deuxième et troisième cycles, où ils approfondissent l’œuvre d’un des lauréats. Cette année, il y a neuf étudiants pour huit compositeurs, ce qui a rendu possible leur jumelage.

Riche en échanges

Grâce à ce séminaire, l’étudiant à la maîtrise en musicologie Damián Birbrier peut côtoyer le jeune compositeur roumain Sebastian Dumitrescu. Si Damián s’intéresse davantage à l’improvisation jazz qu’à la musique classique contemporaine, il est cependant enthousiaste à l’idée d’étudier les processus de création à l’œuvre chez Sebastian. « Une chose qu’on n’a pas souvent la chance de faire en musicologie, c’est d’analyser une œuvre avec un compositeur vivant, note-t-il. On peut parler, poser des questions, connaître les idées originales. Comme ils sont jeunes, c’est facile, il n’y a pas la hiérarchie d’un compositeur grand et célèbre. »

Faire de la musicologie en temps réel avec un compositeur et un orchestre n’est pas le seul avantage du Forum, le réseautage en est un autre. « C’est un moment absolument extraordinaire, parce qu’il y a beaucoup d’échanges entre les jeunes compositeurs et les étudiants, lance Mme Vaillancourt. Comme ça dure trois semaines, ils ont le temps de sympathiser et il y a des amitiés qui se tissent. »

Créer avant tout

L’interdisciplinarité est une autre facette du Forum et du séminaire qui a son importance selon M. Goldman. « Nous avons un mélange d’étudiants provenant de diverses disciplines : interprétation, composition et musicologie », indique-t-il. Comme le processus de création est au cœur de l’approche du professeur, toutes sont concernées d’une manière ou d’une autre.

C’est le cas de l’étudiante à la maîtrise en composition instrumentale à l’UdeM Keiko Devaux, qui est aussi, depuis peu, une compositrice en résidence au NEM. « Les séances avec Jonathan sont l’opportunité de discuter et de réfléchir à différentes façons de composer, avoue-t-elle. L’analyse d’autres compositeurs est inspirante pour moi. Parfois, même les habitudes les plus banales qu’ils ont développées peuvent changer complètement mon approche. »

Quant aux huit lauréats, cette occasion de travailler avec le NEM est pour eux rare et précieuse. « J’ai participé à plusieurs ateliers du genre, mais ici c’est différent parce que les musiciens sont très bons, la chef d’orchestre [Lorraine Vaillancourt] est très bonne, et nous avons beaucoup de temps, souligne Sebastian Dumitrescu. Ces trois facteurs sont importants et ils sont réunis au Forum du NEM. » L’événement se clôturera sur deux concerts les 24 et 25 novembre à la salle Claude-Champagne. Un album renfermant les huit nouvelles œuvres sera réalisé au même moment.

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Concerts Forum | 24 et 25 novembre Salle Claude-Champagne

Tarif étudiant : 12,50 $

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