Dialogue des Carmélites : chanté avec justesse et visuellement accrocheur

icone Societe
Par Dominique Cambron Goulet
vendredi 1 mars 2013
Dialogue des Carmélites : chanté avec justesse et visuellement accrocheur
Dialogues des Carmélites met en scène près de 40 chanteurs, tous étudiants à l'UdeM. (Crédit photo: Andrew Dobrowolskyj)
Dialogues des Carmélites met en scène près de 40 chanteurs, tous étudiants à l'UdeM. (Crédit photo: Andrew Dobrowolskyj)

Le 28 février a eu lieu la première de l’opéra Dialogue des Carmélites, présenté par l’Atelier d’opéra de l’UdeM et l’Orchestre de l’UdeM (OUM). Sous la direction de Jean-François Rivest, les étudiants ont bien interprété l’œuvre du compositeur français Francis Poulenc, malgré un livret plutôt pauvre.

Avec une musique qui évoque davantage la trame sonore d’un film que la musique d’opéra, Poulenc construit un bel opéra sur une histoire assez faible. Il met en scène des sœurs carmélites qui seront condamnées à mort lors de la Révolution française.

Dialogue des Carmélites n’est pas une œuvre où de grandes envolées lyriques permettent aux chanteurs de se démarquer. Par contre, ceux-ci ont tous su bien s’appuyer sur l’orchestre afin de chanter sans fausses notes. Si certains d’entre eux avaient de la difficulté à couvrir l’orchestre, particulièrement chez les hommes, Carol Léger, qui interprète Blanche de la Force, le personnage principal, n’a pas eu de difficulté à se faire entendre. Elle a offert une performance convaincante et elle sera de retour sur scène samedi soir.

Comme à l’habitude, l’Atelier d’opéra de l’UdeM utilise la grande profondeur de la scène de la salle Claude-Champagne. Un deuxième étage est ajouté à l’arrière de la scène afin d’y accueillir les chanteurs. L’orchestre se trouve donc à jouer à l’avant, dans une fosse truquée.

Dirigé par le maestro Jean-François Rivest, l’OUM est toujours à la hauteur des attentes. Mis à part quelques faux pas dans la section de cors, l’orchestre a très bien joué une œuvre rendue complexe par ses changements très brusques de tempo et d’ambiance.  Un travail particulièrement soigné au niveau des nuances douces et fortes a permis aux chanteurs moins tonitruants de se faire entendre malgré tout. 

Le choix d’un décor peu mobile laissait à désirer. Les longues pauses entre les tableaux servant à modifier la disposition scénique étaient quelque peu lassantes. Par contre, le rendu de la scène finale était tout simplement excellent au plan visuel. Les longues bandes de tissu rouges qui tombent du plafond pour simuler la guillotine sont une idée ingénieuse. Elles sont accompagnées de fleurs rouges qui simulent les têtes des sœurs qui roulent sur le sol.

Cet opéra moderne est en fait l’histoire de cette seule scène ou presque. Si les longs dialogues ou monologues des premiers actes servent à mettre en évidence le talent des chanteurs, tout pointe vers la scène finale, le Salve Regina. C’est un peu dommage d’avoir à attendre si longtemps pour pouvoir savourer ce grand moment d’opéra.

Carol Léger interprète Blanche de la Force (Crédit photo : Andrew Dobrowolskyj)

 

Dialogues des Carmélites

1er et 2 mars, 19 h 30

Salle Claude-Champagne

Faculté de Musique de l’UdeM