« Faire honneur au travail de Poulenc »

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Par Nicolas Nadeau-Fredette
mardi 12 février 2013
« Faire honneur au travail de Poulenc »
Dialogues des Carmélites a également été produit à l'UdeM en 2003. (Courtoisie: UdeM)
Dialogues des Carmélites a également été produit à l'UdeM en 2003. (Courtoisie: UdeM)

L’Atelier d’Opéra de l’UdeM présentera Dialogues des Carmélites les 28 février, 1er et 2 mars prochains. Afin de souligner le cinquantième anniversaire de la mort du compositeur français Francis Poulenc, les étudiants en chant de l’UdeM préparent depuis plusieurs mois la production de cet opéra.

Les rôles principaux de l’œuvre sont attribués aux chanteurs dès l’automne afin de laisser le temps à leur corps et à leur voix de s’approprier leur rôle. « Notre instrument de musique, notre corps, nous limite à seulement deux ou trois heures de pratique à pleine voix par jour, explique Anne-Marine Suire, qui interprète Blanche de la Force. Nous devons donc nous préparer longtemps à l’avance. »

Afin de permettre à plus d’un chanteur de vivre l’expérience de la scène, les rôles du Marquis de la Force, du Chevalier de la Force et de Blanche de la Force seront chacun joués en alternance par deux étudiants.

 

En plusieurs étapes

Selon un des interprètes du Marquis de la Force François-Nicolas Guertin le processus d’apprentissage débute par une étude approfondie de la partition. « Cela permet de me faire une première idée de l’œuvre et de mon personnage », assure-t-il. Vient ensuite le travail d’interprétation vocale qui se fait en collaboration avec le professeur de chant, le pianiste répétiteur, le directeur de l’Atelier d’Opéra de l’UdeM et le chef d’orchestre.

L’écoute de plusieurs enregistrements vidéo ou audio est importante lors de la préparation d’une œuvre musicale. « Bien connaître l’opéra et connaître les différentes interprétations réalisées est nécessaire », affirme Perrine Dubois, l’interprète du rôle de Constance.

Toutefois, les chanteurs doivent se garder de trop assimiler la mise en scène et l’interprétation des versions qu’ils écoutent. « Il est nécessaire de ne pas se faire une idée trop figée de notre personnage pour faciliter le travail avec le metteur en scène », nuance Anne-Marine.

François-Nicolas est même allé jusqu’à lire un livre sur l’histoire de la France pour en apprendre davantage sur la période de la Révolution française. « Mon personnage est un membre de l’aristocratie française, affirme-t-il. Mes recherches m’ont permis de m’imaginer ce qu’il pourrait avoir vécu à cette époque mouvementée. »

Les interprètes des Dialogues des Carmélites prétendent qu’ils ont particulièrement travaillé leur diction, et ce, même s’il s’agit d’une œuvre de langue française. « C’est pour faire honneur au travail de Poulenc, qui s’est particulièrement soucié de la musicalité des textes de l’œuvre afin de bien y mettre en valeur ses dialogues », ajoute Perrine.

 

L’Orchestre se prépare, plus tardivement !

Pour les musiciens de l’Orchestre de l’UdeM (OUM), la lecture en orchestre de l’opéra se tient un peu plus d’un mois avant les représentations. Elle sert notamment à leur donner des indications sur l’intrigue dans laquelle les personnages de l’opéra évoluent.

Comme le remarque le trompettiste Charles-Antoine Solis, les musiciens et les chanteurs, une fois tous rassemblés pour les dernières semaines de travail, doivent s’ajuster les uns aux autres. « Le défi de jouer avec les chanteurs sera d’autant plus grand que nous ne pourrons pas les voir pendant les représentations, explique-t-il. Ils seront sur la scène alors que nous serons plus bas qu’eux, dans la fosse. »

C’est surtout la tâche du chef d’orchestre, Jean-François Rivest, de faire en sorte que les musiciens jouent en parfaite harmonie. « C’est grâce à son travail de direction que les chanteurs et l’orchestre arriveront à travailler dans une même direction », soulève Charles-Antoine.

Le travail de mise en scène s’effectue en même temps que les pratiques avec l’orchestre. Ce qui s’est créé depuis longtemps dans la tête du metteur en scène François Racine et de celle des chanteurs prendra forme sur la scène de la Salle Claude-Champagne. « La mise en scène du Salve Regina au tableau final, que plusieurs spectateurs attendent de voir avec impatience, ne prendra sa forme définitive que dans les derniers jours avant les représentations », admet François-Nicolas. C’est à ce travail de finition que les chanteurs s’attarderont jusqu’au tout dernier moment.

 

 

Dialogues des Carmélites

28 février, 1er et 2 mars, 19h30

Salle Claude-Champagne

Faculté de Musique de l’UdeM

 

Dialogues des Carmélites

L’intrigue se situe au cœur des événements suivant la Révolution française. Elle s’inspire grandement du sort qu’ont connu seize religieuses carmélites de Compiègne condamnées à mort pour « fanatisme » en 1794.

Le livret raconte le récit de Blanche de la Force. Souffrant d’une angoisse maladive et cherchant à donner un sens à sa vie, elle décide de quitter sa famille pour joindre un ordre de sœurs contemplatives, le Carmel. Elle y rencontre Constance, qui deviendra son alter ego, même si, d’emblée, tout semble les opposer l’une à l’autre.

Le parcours de Blanche, entremêlé au destin de sa famille et à celui, tragique, des Carmélites, la mènera, à la fin de l’opéra, à prendre une décision dans une sérénité qu’elle n’a jamais connue auparavant.