Campus

Des vestiges sur le campus?

Des vestiges archéologiques dormiraient possiblement sous le sol du campus de l’UdeM, selon une étude de potentiel réalisée en 2012 par la firme Arkeos et rendue publique récemment. De l’avis d’étudiants et de professeurs en archéologie, si vestiges il y a, ils ne seraient pas nombreux.

La loi provinciale sur les biens culturels stipule que toute construction dans un arrondissement historique doit être précédée d’une étude de potentiel. L’Université s’est construite sur l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal qui est réputé pour son potentiel archéologique. «L’Univer – sité l’a fait par obligation légale, elle n’avait pas le choix», lance le professeur d’archéologie à l’UdeM Adrian Burke. Les 25 zones encore vierges de toute construction et au potentiel archéologique sont éparpillées sur le campus de Montréal, principalement le long du boulevard Édouard-Montpetit entre les résidences et la station de métro Université-de-Montréal ou encore autour du pavillon d’aménagement. Des vestiges de l’époque postcoloniale seraient également présents devant le CEPSUM. « Nous sommes très satisfaits du rapport reçu, car il nous permet de connaître les zones d’intérêt et répond à nos besoins », affirme le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion.

Des futures constructions contrôlées

L’archéologue de la firme Arkeos Claude Rocheleau était en charge de l’étude de potentiel sur le campus. Il affirme que si l’UdeM veut construire dans les zones considérées comme à risque, elle devra d’abord se soumettre à des contraintes préalables. « Après avoir effectué l’inventaire de la zone, on saura si le potentiel est réel ou non, explique l’archéologue. S’il est réel, la direction de l’UdeM ne pourra autoriser aucun travail de construction dans la zone et devra assumer, à ses frais, les fouilles avant de construire à l’endroit souhaité.» Dans tous les cas, il y aura arbitrage entre la Ville, l’entrepreneur et le ministère de la Culture. «Les entrepreneurs en construction devront s’entendre avec le Ministère de la Culture et la Ville de Montréal , explique le professeur Burke, mais en fin de compte, c’est le Ministère de la Culture qui aura le dernier mot». Gaétan Gauvin, un étudiant en maîtrise d’anthropologie, est plus catégorique. «Si quelque chose a été construit par-dessus les vestiges, ça n’existe plus», tranche-t-il. Même son de cloche pour le professeur d’archéologie à l’UdeM, Brad Loewen, pour qui il est improbable que des vestiges archéologiques soient encore présents sous les bâtiments existants. « Inutile de chercher quoi que ce soit, affirme-t-il. Les fondations sont enracinées à plus d’un mètre de profondeur dans le sol, soit la profondeur maximale où pourraient se trouver des vestiges archéologiques potentiels.»

Conflit d’intérêt ?

Le professeur d’archéologie constate que l’UdeM a mandaté Arkeos pour effectuer une étude de potentiel alors qu’il a réalisé la même étude récemment. M. Burke évoque des raisons de confidentialité et d’efficacité pour expliquer cette situation. «Lors d’une étude de potentiel, il est courant d’avoir recours à une firme privée pour des raisons d’efficacité, affirme-t-il. L’UdeM a peut-être aussi engagé Arkeos pour ne pas se trouver en conflit d’intérêt dans le cas où son propre Département d’archéologie aurait effectué l’étude.» M. Burke a réalisé son étude de potentiel pour la Ville de Montréal. Au moment où Arkeos a réalisé sa propre étude, celle de l’archéologue n’était pas finalisée et donc pas disponible pour consultation, à moins d’une permission de la Ville de Montréal.

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