Les stages sont pour certains étudiants une partie indissociable de leur cursus universitaire. Pour les entreprises, ils sont un excellent moyen d’évaluer des candidats potentiels, d’effectuer un travail de recherche ou encore d’obtenir une subvention.
«Il existe des mesures fiscales au Québec, comme le crédit d’impôt, qui permettent aux entreprises d’avoir un retour sur le salaire des employés », affirme la coordonnatrice des stages de la Faculté des arts et des sciences à l’UdeM, Andréanne Lemonde. Elle soutient qu’il s’agit d’une réduction des coûts inhérents au salaire des stagiaires et à celui des superviseurs qui encadrent leur formation.
Toutefois, les entreprises qui perçoivent des crédits d’impôt doivent satisfaire à certaines conditions : employer un étudiant inscrit à temps plein dans un établissement reconnu ainsi qu’offrir un stage d’une durée totale d’au moins 140 heures. « Les entreprises qui répondent aux critères d’admissibilité peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 % des dépenses engagées pour un stagiaire, avance le directeur de communication du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pascal Ouellet. Celles qui emploient des immigrants ou des personnes handicapées peuvent percevoir un crédit d’impôt de 40 %.»
Réduire les coûts
Outre le salaire horaire de base versé à certains stagiaires, jusqu’à concurrence de 18 $ de l’heure, l’embauche de stagiaires contribue sensiblement à diminuer les frais de recrutement d’une entreprise. «Un stagiaire permet à une entreprise d’avoir accès à de la main-d’œuvre à moindre coût pour réaliser un projet, estime l’étudiante en enseignement du français au secondaire à l’UdeM Marie-Claude Beaulieu. Je pense aussi que les stagiaires apportent un avis extérieur objectif, une nouvelle vision pour l’entreprise.»
Mme Lemonde partage le même avis. Si l’emploi de stagiaires permet aux entreprises d’obtenir des compensations financières, cela leur permet aussi d’investir dans la formation des étudiants. «L’entreprise peut, par l’intermédiaire d’un stage, préparer et former un étudiant avant de lui offrir un poste permanent », souligne-t-elle.
Pour le professeur et responsable de stages en marketing à HEC, René Gendreau, ce séjour permet à l’employeur d’analyser les capacités de leadership et les compétences professionnelles d’un candidat potentiel. «Le stage est un excellent moyen pour l’employeur d’évaluer la capacité du stagiaire à interagir socialement avec ses collègues», remarque-t-il. Il n’est pas rare qu’un stage débouche sur un emploi. «Dans les petites entreprises, le stagiaire peut être amené à remplir les mêmes fonctions qu’un employé ou à effectuer des remplacements, surtout pendant l’été », admet M. Gendreau.
Au-delà de la visibilité, M. Gendreau estime que les stages permettent aux entreprises d’effectuer des recherches cruciales pour leur expansion. «Les stagiaires entreprennent des recherches que l’entreprise ne ferait pas autrement», soutient le professeur. Selon lui, ces recherches sont de véritables projets et permettent à l’entreprise d’élaborer une stratégie de vente, d’étudier la concurrence ou encore de réaliser des études de marché. «Les stagiaires font preuve d’une motivation qui fait défaut à certains employés déjà en poste, reconnaît M. Gendreau. De plus, il coûterait plus cher à l’entreprise d’employer un consultant pour effectuer le même travail de recherche.»
Outre l’obtention de subventions, l’évaluation des candidats potentiels ou l’élargissement des travaux de recherche de l’entreprise, l’embauche de stagiaires permet d’obtenir un avis extérieur sur l’entreprise et sur son mode de fonctionnement. «Dans le secteur des technologies, les étudiants apportent souvent de nouvelles idées à l’entreprise », certifie Mme Lemonde. Cet avis extérieur s’avère crucial pour le développement de l’entreprise.