Campus

( Illustration : Mélaine Joly )

Des étudiants serrés

La communauté universitaire est à l’étroit dans ses locaux. Une situation qui n’est pas nouvelle et qui tend à s’aggraver au fil des sessions. La Direction des immeubles (DI) tente de trouver des solutions, mais ces dernières sont limitées.

Lorsque l’Association des étudiants en philosophie de l’UdeM (ADEPUM) a voulu organiser son assemblée générale le mois dernier, elle s’est vu attribuer un local à l’autre bout du campus, au Pavillon Liliane de Stewart. Un pavillon situé loin de ceux où les étudiants ont l’habitude de se rendre. «Des étudiants n’ont pas trouvé le local et nous n’avons pas réussi à atteindre le quorum », explique le président de l’ADEPUM, Thomas-Élie Belley-Côté. Du coup, l’association a décidé de reporter son assemblée générale jusqu’à ce qu’elle parvienne à obtenir un meilleur local.

Les cours de philosophie sont éparpillés sur plusieurs pavillons dont Marie-Victorin et 2415, rue Jean-Brillant. «Résultat, il n’y a pas d’espace commun pour que les étudiants se rassemblent, regrette Thomas-Élie. Et c’est difficile pour les professeurs qui doivent transporter leur matériel de cours. » Quant aux doctorants et aux post-doctorants, ils doivent se rendre dans des bibliothèques et traîner leur matériel de recherche avec eux car ils n’ont pas tous des locaux attitrés.

C’est donc tout le département de philosophie qui est concerné par le manque d’espace. «Les salles de séminaires sont trop petites, alors certains étudiants doivent prendre leurs notes sur leurs genoux, précise le président de l’ADEPUM. Le directeur du département, Louis-André Dorion, a cédé son bureau de professeur pour le donner à un chargé de cours qui n’en avait pas.»

Une situation tendue

Les étudiants en philosophie ne sont pas les seuls touchés par le manque de locaux (voir vox pop). La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) constate que le problème est généralisé sur le campus. «Certaines associations doivent partager un même local », explique le coordonnateur aux affaires universitaires, Francis Bouchard. La FAÉCUM elle-même aimerait déménager dans un espace plus grand, mais cela n’est pas possible en raison de l’insuffisance de place. Le problème du manque de locaux à l’UdeM suscite une compétition entre les espaces associatifs et académiques selon M. Bouchard. La DI subit donc des pressions. « Tout le monde veut les meilleurs créneaux pour les salles de cours », affirme le directeur du bureau Planification et développement immobilier de la Direction des immeubles de l’UdeM, Jacques Guilbert.

La DI est consciente de la situation. «Le déficit d’espace est en augmentation, car les effectifs étudiants sont en hausse», résume M. Guilbert. Il manque 60000 m2 de locaux à l’UdeM. Une situation que M. Guilbert explique également par une évolution des formes d’enseignement, comme celui basé sur le travail en équipe. Particulièrement prisé par la Faculté des sciences infirmières, ce type d’apprentissage requiert plus d’espace.

Des solutions limitées

Face au problème de manque de place, l’UdeM doit faire preuve de créativité. «À chaque session, c’est de plus en plus difficile», déplore M. Guilbert. L’UdeM s’assure que tous les espaces sont bien utilisés et travaille à les densifier, en divisant par exemple un local pour faire deux bureaux. Elle loue également des locaux, notamment sur l’avenue du Parc. Cette solution a atteint ses limites, car elle se heurte à des contraintes budgétaires. «Toutes les universités sont confrontées à un manque de place, alors elles se sont tournées vers la location, explique M. Guilbert. Mais le ministère ne subventionne plus les nouvelles locations depuis 2012-2013.»

La véritable solution au problème du manque de locaux à l’UdeM viendra de la construction du Complexe des sciences à Outremont. Occupant plus de 44000 m2, il accueillera les départements de géographie, biologie, physique et chimie. Le dossier est en attente de l’aval du Conseil des ministres à Québec. L’ouverture du pavillon est prévue pour 2018 ou 2019. En attendant, la communauté universitaire devra continuer à faire preuve de patience et d’adaptabilité, car aucune baisse des effectifs étudiants n’est attendue avant 2017.  

article lié : VOX POP à l’étroit

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