L’UdeM offre à ses étudiants une vingtaine de cours à distance depuis une trentaine d’années. Chaque année, c’est plus de 5400 étudiants qui n’hésitent pas à s’inscrire à ce genre de cours. Pourtant, cette formation reçoit un accueil mitigé auprès des étudiants et des enseignants de l’Université.
L’appellation cours à distance et cours en ligne signifie la même chose à l’Université de nos jours. Selon le professeur en psychopédagogie et andragogie Bruno Poellhuber, il existe un fort préjugé à l’Université concernant ces fameux cours. «Plusieurs enseignants les qualifient de cours à rabais et les considèrent plus faciles que les cours en classe», déclare-t-il.
On retrouve une très grande part de responsabilité qui est mise de l’avant auprès de l’étudiant. Bruno Poellhuber parle d’autoapprentissage. En terme de matériel pédagogique, on retrouve des lectures multimédias, ainsi qu’une interactivité grâce à la plateforme Studium. L’ensemble crée un contenu riche pour l’étudiant et favorise ainsi son apprentissage.
Autonomie et flexibilité
«C’est assez efficace. Par contre, il faut être organisé et surtout être à jour dans ses travaux», dit l’étudiante en communication Sabrine Mahfoud. La plus grande faiblesse de l’étudiant en s’inscrivant à ce type de cours est le manque de persévérance. Il arrive souvent que lorsque l’étudiant est confronté à une grande flexibilité, qu’il ne sache plus gérer son temps ni ses priorités.
«L’activité d’interaction entre l’étudiant et le contenu est plus importante, affirme M. Poellhuber. Elle est au cœur de l’enseignement à distance. » La formation à distance offre beaucoup d’avantages aux étudiants qui possèdent un travail à temps plein, des horaires de travail diversifiés ou encore des enfants à la maison. «Je pense que la formation à distance est une bonne chose parce que cela évite le déplacement et permet d’économiser du temps surtout si la p e r s onne v i t l o in d e s on mi l i eu académique », déclare l’étudiant à la maîtrise en pharmacie Mirza Hossain.
Ces cours leur offrent une grande flexibilité et leur permettent d’avoir d’autres priorités à gérer. «Nous offrons les examens dans plus de 30 points différents au Québec, déclare le directeur de la formation à distance. Ainsi, nous arrivons à desservir des étudiants de Ville-Marie ou Saguenay par exemple. » Le coordonnateur aux affaires académiques de premier cycle de la Fédération des associations étudiante du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Yan Bertrand, estime que plusieurs étudiants n’apprécient pas l’absence d’un professeur physique. « Pour ce type de cours en général, on remarque que l’absence de contact réel entre l’étudiant et son enseignant nuit à la réussite de certains étudiants», ajoute M. Bertrand.
Créer un cours
Lorsqu’une personne suit un cours à distance, il faut qu’elle ait une certaine préoccupation à le faire. «On ne s’improvise pas concepteur ou formateur, affirme le professeur. Cela requiert du temps, une utilisation des techniques adéquates ainsi qu’une connaissance pédagogique du contexte du cours.»
Le directeur de la formation à distance à l’UdeM, Bruno Rondfard, est bien clair sur le fait qu’il n’y a pas qu’un seul chemin à prendre pour créer un cours à distance. «Le choix se fait de manière circonstancielle, par exemple si un chargé de cours veut transformer son cours ou si la faculté décide d’en créer un», déclare-t-il. Selon lui, il n’y a pas de cours qui soit impossible à concevoir à distance. Yan Bertrand assure quant à lui qu’au moment de la création d’un cours, l’UdeM s’assure de respecter les objectifs et les exigences académiques de chaque programme.
Vers une formation hybride
Depuis peu, on remarque l’arrivée de plusieurs cours hybrides. La formation qu’ils offrent consiste en une partie à distance et l’autre magistrale, c’est-à-dire que le côté théorique d’un cours est offert en ligne et le côté pratique en classe. «Nous continuons de revendiquer un encadrement plus personnel des étudiants et une évaluation du cours par les étudiants, soutient Yan Bertrand, afin d’améliorer sa forme et son contenu en l’adaptant aux besoins des étudiants.»
Malgré une opinion très mitigée sur le campus universitaire, les cours à distances se développent. Les étudiants de l’UdeM peuvent notamment faire un certificat complet en gérontologie par le biais de cours à distance.
Une recherche en faveur des cours à distance
Une équipe de l ’Université de Concordia composé de John Bernard et Philip Abrami a démontré que la formation à distance est aussi bonne, voire même meilleure que la formation offerte en classe. Ils ont compilé plus de 117 recherches expérimentales basées sur 20698 participants.
