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Crédit Photo : Pascal Dumont

De l’eau dans le métro

Vous avez cours dans l’un des pavillons desservis par la station de métro Édouard-Montpetit et vous vous demandez ce qu’est cette flaque d’eau présente chaque jour depuis plusieurs années ? Quartier Libre met la lumière sur une fuite qui dérange, mais qui risque de ne pas être réparée de sitôt.

Le chargé des communications de la Division des affaires publiques de la Ville de Montréal, Philippe Sabourin, explique que cette fuite provient d’un conduit d’eau situé à 30 pieds sous une dalle de la station Édouard-Montpetit. Ce conduit mesure 48 pouces. «La Ville a déjà procédé à la fermeture de ce conduit et a interrompu la pression à l’intérieur de celui-ci, mentionne M. Sabourin. Mais une petite quantité d’eau y est laissée pour éviter toute source de contamination. Ceci cause donc une fuite.»

C’est pour éviter la formation de calcaire et donc de contamination de l’eau potable que la Ville de Montréal est obligée de laisser un minimum d’eau dans le conduit. Plusieurs contraintes empêcheraient sa réparation. «La dimension et la profondeur de ce conduit ne facilitent pas son accessibilité, soulève le chargé des communications, la Ville est consciente des inconvénients que cette fuite, qui dure depuis un an à un an et demi, peut causer.»

Un constat contredit

Les étudiants de l’UdeM ne sont pourtant pas d’accord avec les propos de la Ville. «C’est ma deuxième année consécutive à l’UdeM et j’ai toujours constaté cette fuite d’eau», raconte l’étudiante en linguistique et psychologie Carlianney Ho. «Je suis des cours pour une quatrième année à l’UdeM et ça fait au moins deux ans que cette fuite persiste, témoigne l’étudiante en enseignement préscolaire Véronique Gascon. À ce que j’ai pu constater, la STM entrepose des barrières de sécurité autour de la fuite d’eau.»

Ce constat rejoint les propos d’Amélie Régis, membre de la Direction principale des relations publiques de la STM, qui affirme que la société de transport ne peut rien faire sans l’intervention de la Ville de Montréal. «Ce problème doit être résolu par la Ville de Montréal, étant donné que cette fuite provient d’un aqueduc», affirme Mme Régis. Le seul rôle de la STM est donc de permettre la circulation de ses usagers sans danger. «Dans cette situation, la STM intervient en tant qu’agent assurant la sécuritéexplique Mme Régis. De quatre à six fois par jour, l’eau est épongée par les employés et un périmètre de sécurité est aménagé.»

De son côté, l’UdeM n’a pas voulu se positionner sur cette problématique. «C’est une infrastructure qui appartient à la STM, je ne peux pas commenter à ce sujet, mentionne le porteparole de l’UdeM, Mathieu Filion. C’est à eux de réagir.»

Patience

Selon le chargé des communications de la Division des affaires publiques de la Ville de Montréal, celle-ci ne laisse pas de côté cette fuite d’eau. «La Ville croit que ses partenaires sont compréhensifs et leur demande d’user de patience. Tout est sous contrôle, lance M.Sabourin. La Ville traite le dossier avec rigueur.»

Depuis son apparition, la fuite a engendré plusieurs plaintes des usagers de la station. «En 2013 une plainte a été émise à cause d’une chute survenue, évoque Mme Régis. Trois autres signalaient la présence de la fuite d’eau. »

L’employé de la station de métro Édouard- Monpetit Yvon Daigneault ne semble pas convaincu qu’une solution survienne bientôt. «Cette fuite dure depuis près d’un an. La STM se retrouve apparemment en pourparlers avec la Ville afin de trouver une solution, explique M. Daigneault. Mais ce ne sera pas réglé de sitôt, car elle provient d’un conduit. Une histoire d’argent se mêlerait aussi à tout cela.» Malgré l’impatience des employés et des étudiants, la Ville de Montréal assure qu’ils font leur possible pour régler le problème. «Pour cette année, la Ville a eu un surplus budgétaire. L’objectif est de maintenir un approvisionnement en eau potable et de prendre le moins de risques possible, spécifie M. Sabourin. J’insiste sur le fait que cette fuite est prise au sérieux.»

Bien que persistante, cette fuite ne semble alarmer personne pour l’instant. Que se soit la Ville de Montréal, la STM ou les étudiants de l’UdeM, tous s’accordent pour dire qu’il s’agit plus d’un inconvénient que d’un danger.

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