Campus

Illustration : Julie Delporte

Dans les Internet près de chez vous

Un nouveau venu a fait son apparition dans le paysage médiatique du campus de l’UdeM au printemps dernier. Les étudiants bénéficiaient déjà d’une radio, CISM, et d’un journal étudiant, Quartier Libre. Ils se voient maintenant offrir la chance de faire de la télévision… sur Internet! Entrevue avec les têtes pensantes du projet, Elie Abouwaked, Anouck Serra-Godard et Mael Demarcy-Arnaud.

Illustration : Julie Delporte

L’un étudie dans le domaine des communications, un autre en ciné – ma et le troisième en sciences sociales. Les membres fondateurs du projet UniversiTV sont tous animés d’une passion et d’un désir commun: donner la parole aux étudiants de l’Université de Montréal. Pour Anouck Serra-Godard, directrice adjointe de la webtélé, « la priorité est vraiment de donner la parole aux étudiants et de leur permettre de mettre la main à la pâte dans le processus de création d’une émission, que ce soit à l’animation, à la réalisation, à la prise de son ou au montage. » UniversiTV se veut un projet rassembleur et les membres rencontrés ont tous insisté sur le fait que la participation des étudiants de tous les programmes était encouragée.

Elie Abouwaked et Mael Demarcy- Arnaud, accompagnés d’autres membres tout aussi impliqués et dévoués, ont lancé le 11 mars dernier l’émission Web Oubliez tout ce que vous savez (OTVS pour les intimes) pour laquelle ils ont créé un panel de discussion sur le sommet climatique de Copenhague. À la suite de cette enrichissante expérience, les fondateurs du projet se sont rendu compte de tout le potentiel de la plateforme Web et du besoin de lancer un nouveau médium étudiant. UniversiTV était née.

Un processus sérieux

Même si tout est fait bénévolement chez UniversiTV, les créateurs du projet ont, dès le départ, voulu créer une tradition de qualité et de professionnalisme. Pour Mael Demarcy-Arnaud, étudiant à la maîtrise en cinéma et diplômé en cinéma et télévision, « il est préférable de créer une émission de qualité par mois que d’en faire une par semaine bâclée ». Spécialiste des questions techniques, ce dernier rappelle tout le travail à faire derrière la caméra, puis au montage : «Souvent les étudiants ne savent pas à quel point réaliser une émission de qualité demande du temps. »

Le comité de création de la webtélé soutient qu’il encourage la libre pensée et laisse le champ libre aux étudiants. Certains critères doivent toutefois être respectés en ce qui a trait à la diffusion de contenu vulgaire ou qui ne met pas en valeur la communauté étudiante, soulignent toutefois les initiateurs du projet. Ainsi, il serait inacceptable de filmer des fêtes où des étudiants sont en train de boire.

Le sérieux de la démarche ne fait pas que se traduire lors de la production d’émissions, mais également dans la construction d’une structure administrative qui saura assurer la pérennité du projet. «Depuis le départ, on a la continuité du projet en tête, on veut laisser des traces, des sentiers, pour qu’UniversiTV soit encore dans le paysage médiatique udemien dans les années à venir », s o u l i g n e E l i e Abouwaked, directeur général de la webtélé. Ainsi, UniversiTV s’est dotée d’un conseil d’administration et de règlements définissant le fonctionnement de la télé en ligne.

Investissement personnel

Produire des émissions, même sur le Web, peut se révéler dispendieux. Alors qu’aucun engagement financier n’avait été pris par l’administration de l’UdeM, les créateurs d’OTVS ont déboursé de leur poche au printemps dernier  près de 4000 dollars afin de mener à bien leurs objectifs.

Depuis, et ce même si l’Université n’a toujours pas chiffré son appui au projet, les coups de pouce se sont multipliés afin de permettre à la webtélé étudiante de croître. Une importante partie du matériel aujourd’hui utilisé par UniversiTV est prêté par la Direction générale des technologies de l’information et de la communication (DGTIC), alors que des salles de montage sont mises à la disposition des créateurs étudiants par le Service des activités culturelles (SAC).

Même s’ils sont conscients que l’espace manque terriblement sur le campus, les artisans d’UniversiTV souhaitent que leur médium puisse avoir un local, question d’être plus accessible et de créer plus facilement des liens avec les étudiants. Malgré tout, les trois compagnons sont très heureux de l’aide de l’Université «qui a cru dans le projet dès le début», affirme Anouck Serra-Godard.

Toujours en recrutement

Même si l’équipe d’UniversiTV se dit satisfaite de l’engouement suscité par le bouche à oreille et la présence du diffuseur sur les réseaux sociaux, cette dernière rappelle que le web-télé est toujours à la recherche d’artisans et de créateurs motivés à accomplir un travail de qualité sans compter les heures. «Même si le spectacle de la rentrée et notre kiosque nous ont beaucoup aidés à accroître notre visibilité sur le campus, on tient vraiment à ce que les étudiants sachent que nous sommes ouverts à leurs propositions », conclut

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