Avec cette campagne, la FAÉCUM souhaite sensibiliser la population par rapport au rôle de l’agresseur et des témoins dans le cadre d’un acte de violence à caractère sexuel. « Il était important que les gens comprennent la notion de consentement, qu’ils se sentent impliqués, car le consentement, ça engage tout le monde », déclare la secrétaire générale de la FAÉCUM, Andréanne St-Gelais. Le premier volet de la campagne portait sur les comportements et les propos inappropriés d’un individu envers un autre, à travers l’inclusion de la communauté étudiante. Le second porte sur la responsabilité des témoins face à un acte de violence sexuelle.
« Sans oui, c’est non ! » veut changer les mentalités en créant une culture du respect. « Il y a eu des campagnes, au préalable, qui n’avaient pas vraiment fonctionné et qui n’étaient pas allées chercher la communauté étudiante », ajoute Andréanne. Elle indique que ces campagnes ciblaient surtout les victimes, comme celle de « Surveille ton verre », en 2013.
La directrice du BIMH, Pascale Poudrette, souligne les résultats satisfaisants de la campagne. « “Sans oui, c’est non !” amène les étudiants à être plus proactifs, mais aussi à utiliser davantage les ressources disponibles lorsqu’ils ont besoin d’aide », conclut-elle. Elle indique que l’impact du premier volet a été satisfaisant au point que d’autres universités et associations étudiantes ont contacté le BIMH et la FAÉCUM afin de faire de « Sans oui, c’est non ! » une campagne provinciale*.
Sensibiliser et agir
L’Association facultaire des étudiants en sciences humaines de l’UQAM (AFESH) fait partie des associations étudiantes qui n’ont pas pris part à la campagne. Selon l’AFESH, malgré sa visibilité, « Sans oui, c’est non ! » n’apporte pas assez de pistes de solutions au problème de la « culture du viol » à l’université. L’étudiante au baccalauréat en sociologie à l’UQAM et secrétaire aux affaires externes de l’AFESH, Laura Martin, considère que pour lutter contre les violences sexuelles en milieu scolaire, il est nécessaire de changer les mentalités. « Les gens sont sexistes, l’administration a du mal à changer et les professeurs font encore preuve de harcèlement envers certains étudiants dans les milieux académiques », pense-t-elle.
En plus de sa propre campagne d’affichage pour lutter contre la « culture du viol », l’AFESH supporte les victimes avec un fond de subvention et refuse également de financer les comités ou groupes dans lesquels un agresseur reconnu est membre. La secrétaire aux affaires académiques de l’association propose aussi un service d’accompagnement dans les démarches pour les victimes. « Ces démarches visent à mettre en lumière ces problèmes et montrer aux femmes qu’on les croit et qu’on est avec elles, mais aussi montrer aux agresseurs qu’il y a des conséquences à leurs actes », ajoute Laura.
Laura avoue tout de même que la campagne « Sans oui, c’est non ! » amorce un changement face à ce problème. « Ça ne doit pas s’arrêter à une simple campagne d’affichage, soutient-elle. Il faut que les universités se remettent en cause sur le problème pour modifier la gestion des plaintes et le soutien qu’elles offrent. » Elle pense toutefois que « Sans oui, c’est non ! » est à poursuivre pour lutter efficacement contre les violences sexuelles dans le milieu académique pour les années à venir.
*La campagne « Sans oui, c’est non ! » a été lancée à l’échelle provinciale en mars 2016 : 16 des 18 universités québécoises sont partenaires officiels de la campagne, de même que 19 fédérations étudiantes et associations facultaires.