Casse-Noisette version jazz

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Par Élom Defly
vendredi 29 novembre 2013
Casse-Noisette version jazz
Le Big Band de l’UdeM est sous la direction de Ron Di Lauro depuis plus de 15 ans. (Crédit photo : Adil Boukind)
Le Big Band de l’UdeM est sous la direction de Ron Di Lauro depuis plus de 15 ans. (Crédit photo : Adil Boukind)

Le Big Band de l’UdeM et son chef Ron Di Lauro rendront hommage au célèbre pianiste jazz Duke Ellington le 5 décembre prochain. Au cours de ce spectacle qui se déroulera à la Salle Claude-Champagne de la Faculté de musique, les musiciens partageront la scène avec les élèves de l’École supérieure de ballet du Québec.

Les raisons qui ont poussé le grand orchestre de l’Université à s’intéresser à l’œuvre du pianiste américain sont multiples. Le directeur du Big Band affirme qu’il s’agit avant tout d’un apprentissage pour ses étudiants musiciens. «Quand on étudie l’histoire du jazz, on se rend compte qu’à chaque intervalle de dix ans, un personnage apporte sa contribution particulière à la musique», explique-t-il. M. Di Lauro cite en exemple des musiciens comme Jelly Roll Morton en 1900, considéré comme le père du jazz, et Louis Armstrong entre les années 1910 et 1920.

C’est entre les années 1920 et 1930 que Duke Ellington a laissé sa marque dans l’histoire du jazz. «Dans son Big Band, il écrivait sa musique selon les solistes, explique M. Di Lauro. Ce n’est pas un style qu’on considère aujourd’hui comme de la grande écriture, mais il avait une profondeur.» Ce qui intéresse le chef du grand orchestre de l’UdeM chez le compositeur américain, c’est l’importance humaine qu’il accorde à chaque soliste.

Un des saxophonistes du Big Band, Alex Dodier, partage l’avis de son chef. « L’écriture de Duke est divisée par personnalité, avance-t-il. Au lieu de présenter une mélodie jouée par toute la section de trombonistes, par exemple, la partition est fragmentée, et chaque musicien a son moment de gloire. » Duke Ellington savait composer sa musique en fonction des qualités de ses musiciens.

C’est aussi pour une raison personnelle que Ron Di Lauro s’attaque au répertoire du pianiste jazz. Il avoue que ce n’est pas un répertoire qu’il connaît en profondeur. Entreprendre ce projet est une occasion pour lui d’apprendre.

Jouer dans un ballet

M. Di Lauro et sa vingtaine de musiciens interpréteront Nutcracker Suite de Duke Ellington, adaptation du célèbre Casse-Noisette du compositeur russe Tchaïkovski. C’est sur cette œuvre en neuf mouvements que danseront les élèves de l’École supérieure de ballet du Québec dans une chorégraphie originale d’Anne Dryburgh.

Pour le moment les deux équipes répètent séparément. Ce n’est qu’à une semaine de la représentation qu’une répétition d’ensemble aura lieu. Alex Dodier ne s’inquiète pas outre mesure. «Nous ne sommes pas plus stressés, assure-t-il. Il n’y a pas beaucoup de choses que les danseurs peuvent faire qui puissent nous influencer.» Le saxophoniste est confiant qu’il n’y aura aucun problème si son orchestre joue la pièce comme l’originale sur disque sur laquelle répètent les danseurs.

Quant à lui, Ron Di Laura reconnaît que des erreurs peuvent être commises pendant la répétition. « Les danseurs et danseuses, ce sont des jeunes de 12-15 ans, affirme-t-il. Ils ne seront plus en train de danser sur un disque, mais à côté de vrais musiciens ; ils vont être déconcentrés par moment.» Mais le chef du Big Band est certain que des ajustements se feront avant le concert.

 

Hommage à Duke Ellington
5 décembre 19h30
Salle Claude-Champagne
Gratuit pour les étudiants