Le campus MIL de l’UdeM, mis en cause dans l’embourgeoisement du quartier Parc-Extension, possède depuis cet été une serre à vocation sociale, qui servira d’école d’agriculture urbaine et collaborera avec des organismes communautaires.
Les surplus en provenance de la serre-école seront donnés au frigo communautaire de la coopérative La Place Commune, organisme de solidarité en matière d’autonomie alimentaire dans le quartier.
Des aides-jardinier·ère·s affilié·e·s à la coopérative, sous la bannière du collectif CRATerre, ont également mis en terre des denrées dans la serre. Plusieurs associations se partagent aussi le sol autour de l’abri, telles que les Jardins collectifs Parc-Extension et la Production agricole urbaine soutenable et écologique (PAUSE).
La vocation sociale et environnementale de l’installation lui a valu un financement du ministère de l’Économie. Celle-ci partage, avec cinq autres projets sociaux, une enveloppe de 1,7 million de dollars, aux fins de l’inclusion sociale et de la réduction des vulnérabilités et inégalités.
Une portion des denrées sera aussi incorporée au menu de la cafétéria Local Local de l’UdeM.
Recherche
La structure sera également le terrain de trois projets de recherche qui porteront sur la dimension sociale de l’alimentation.
La professeure au Département de nutrition de la Faculté de médecine Geneviève Mercille se penchera ainsi sur l’impact de la nutrition et de l’insécurité alimentaire tandis que la professeure au Département de sociologie Sara Teitelbaum, s’attardera sur la dimension communautaire dans le cadre de son intérêt pour la gestion des ressources naturelles par le public. Le professeur à l’École d’urbanisme de l’UdeM Juan Torres se penchera quant à lui sur la qualité de l’aménagement urbain pensé pour les enfants.
Logement
Si le campus MIL se dote d’une vocation sociale sur le plan alimentaire, il n’a pas manqué d’être un sujet de contention sur la question du logement.
En mai 2022, Le Devoir rapportait que des locataires du quartier, accompagnés, entre autres, du collectif de cartographie anti-éviction de Parc-Extension, ont tenu une manifestation lors d’une conférence internationale sur l’intelligence artificielle sur le campus.
Le collectif anti-éviction avait lui-même publié deux ans avant cette manifestation le rapport MIL façons de se faire évincer. Il y décrit que l’ouverture du campus, en 2019, combinée à l’arrivée de la population étudiante et au marché spéculatif, a contribué à une augmentation des loyers et des évictions.
