Volume 24

"C'est en mettant les technologies entre les mains des étudiants que l'on peut en tirer des bénéfices" selon le professeur Bruno Poellhuber. Crédit photo : Mathieu Gauvin

Technopédagogies à l’université : ça clique !

«Le terme technopédagogie comprend tout ce qui permet le mariage de la pédagogie et de la technologie, que ce soit à distance ou en classe », explique le nouveau directeur des Services de soutien aux étudiants, Bruno Poellhuber, qui est l’un des premiers à avoir défini cette notion. Pour lui, les seules compétences technologiques ne sont pas suffisantes pour avoir un effet positif sur l’apprentissage car il faut les allier à des compétences pédagogiques.

M. Poellhuber prend l’exemple de Studium, déjà utilisé par l’UdeM et accueillant une multitude de modèles technopédagogiques. Près de 80 % des professeurs et chargés de cours utilisent cette plateforme pour une proportion équivalente d’étudiants, ce qui constitue une première étape dans la révolution technopédagogique que veut entamer l’UdeM. « Il y a des modèles mieux que d’autres sur Studium, commente M. Poellhuber. On ne peut pas s’attendre à avoir de meilleurs résultats d’apprentissage uniquement en rendant des textes disponibles par exemple ».

Étudier de chez soi

Les cours en ligne disponibles sur la plateforme, pensés par des technopédagogues afin d’être le plus optimisés possible, sont un bon exemple de cette alliance en développement sur le campus. « L’offre des cours en ligne est en augmentation », assure la porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara. Cette session, 48 cours en ligne sont disponibles, contre 39 à l’automne 2015.

Par ailleurs, l’UdeM propose, pour la première fois cette session, cinq cours hybrides, c’est-à-dire des cours à distance incluant une rencontre hebdomadaire. Elle espère ainsi pallier le problème tabou des forts taux d’abandon. « Grâce aux rencontres hebdomadaires, on a l’occasion de créer des groupes d’étude, raconte l’étudiant en année préparatoire à orientation sciences et participant à un cours hybride de physique, Joshua Pacheco-Gonzalez. C’est plus simple d’interagir avec les autres étudiants et enseignants ainsi ».

Avec trois cours en ligne à son actif, l’étudiant à la majeure en mathématiques, Théotime Zakia, préfère cette méthode. « J’ai du mal à rester concentré deux heures à écouter un professeur parler, parfois je décroche, confie-t-il. Avec les cours en ligne, on comprend mieux la matière, car on va à son rythme, ce qui permet de mieux retenir les informations apprises et d’avoir de meilleures notes ». Un témoignage qui corrobore les propos de M. Poellhuber, pour qui les résultats des étudiants qui suivent des cours en ligne jusqu’au bout sont comparables, voire meilleurs que ceux obtenus en présentiel.

Un apport pédagogique

Les technologies jouent un rôle essentiel dans la facilitation de l’apprentissage, selon M. Peollhuber. « Elles offrent de nouvelles possibilités, explique-t-il. Les étudiants peuvent mettre en place des stratégies d’organisation et d’élaboration qui vont aider la rétention à long terme et c’est là qu’est tout le potentiel d’efficacité des technologies, dans le soutien du processus cognitif. » L’organisation des connaissances peut être faite par l’enseignant ou les étudiants grâce à des outils schématiques ou des cartes conceptuelles, qui permettent de représenter un ou plusieurs concepts de manière graphique.

« En philosophie, on peut, par exemple, faire une carte conceptuelle argumentative, illustre-t-il. L’élaboration, c’est-à-dire faire des liens entre les connaissances et expliquer des concepts théoriques dans ses mots, permet de s’approprier la matière. » Des outils comme les forums, Skype, Google Drive ou les Wikis permettent cet échange et cette collaboration qui vont soutenir l’apprentissage.

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