Budget du Québec 2021 : de nouveaux investissements pour la santé mentale des étudiants

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Par Edouard Ampuy
lundi 29 mars 2021
Budget du Québec 2021 : de nouveaux investissements pour la santé mentale des étudiants
Les associations étudiantes s’inquiètent également de l’absence d’investissements et de mesures visant la lutte contre les changements climatiques. Crédit: Paul VanDerWerf via Flickr
Les associations étudiantes s’inquiètent également de l’absence d’investissements et de mesures visant la lutte contre les changements climatiques. Crédit: Paul VanDerWerf via Flickr

La communauté étudiante, qui subit les conséquences de la pandémie depuis plus d’un an, profitera de nouveaux investissements annoncés par le gouvernement du Québec lors de l’annonce du budget 2021-2022. En santé mentale, 60 millions de dollars supplémentaires seront investis pour soutenir le milieu universitaire. Une somme qui interpelle les associations étudiantes.

Grâce au budget du Québec 2021-2022, l’enseignement supérieur bénéficie d’une augmentation de 7,9 % de son financement, ce qui le place au cœur de la relance économique selon l’Union étudiante du Québec (UÉQ), qui est soulagée de voir que la communauté étudiante n’a pas été oubliée. « On craignait beaucoup d’austérité et on voit que le gouvernement n’a pas pris cette voie, ça nous rassure de voir que l’enseignement supérieur est mis au centre de la relance », détaille la présidente de l’UÉQ, Jade Marcil. Pour l’Union, cette augmentation signifie que les services mis en place pour soutenir les étudiants cette année pourront se poursuivre.

Les associations étudiantes se disent satisfaites des sommes allouées, mais attendent la publication de certains plans d’action au printemps pour juger les mesures du gouvernement. « Sans plan d’action, c’est difficile pour nous de savoir si les investissements seront suffisants pour soutenir les mesures », spécifie Mme Marcil.

L’investissement de 60 millions de dollars en santé mentale étudiante, un enjeu majeur depuis le début de la pandémie, retient particulièrement l’attention de l’UÉQ et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FÉCQ). Dans le budget, Québec précise que cette somme servira à l’embauche des ressources additionnelles et au développement d’outils et de programmes en matière de santé mentale, mais en l’absence de plan d’action, les associations étudiantes se demandent si ce montant sera suffisant. « Si nous voulons réellement aider les membres de la communauté étudiante, il sera important de veiller à ce que les sommes dédiées au Plan d’action en santé mentale du ministère de l’Enseignement supérieur, qui sera dévoilé ce printemps, soient conséquentes aux constats que l’on fait quant à la détérioration de la santé mentale étudiante », rappelle la présidente de la FÉCQ, Noémie Veilleux.

Jusqu’à 200 $ par étudiant

Le gouvernement a décidé de verser une somme pouvant aller de 100 $ à 200 $ par étudiant inscrit à temps plein au cours de l’année 2020-2021. Cette mesure pour soutenir la communauté étudiante surprend l’UÉQ. « Depuis le début de la crise, on mentionne au gouvernement et aux universités que les étudiants sont frustrés de voir sur leur facture des frais que l’université demande pour des services qui ne sont pas accessibles, mentionne Mme Marcil. Avec cette mesure, on a l’impression que le gouvernement veut couvrir ces frais. » Au total, 208 000 étudiants de niveau universitaire bénéficieront de cette somme.

De plus, les intérêts sur les prêts étudiants seront suspendus pour une durée d’un an, du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, pour alléger l’endettement des étudiants. « On voit l’intérêt du gouvernement de soutenir ceux qui ont terminé récemment leurs études, explique la présidente de l’UÉQ. Ça va donner un petit répit aux personnes avec une précarité d’emploi. »

En complément de ces investissements, le gouvernement allouera 85 millions de dollars pour le déploiement de ressources numériques, 150 millions de dollars sur cinq ans pour le soutien à la réussite en enseignement supérieur, ainsi que 41 millions de dollars pour le soutien aux établissements en région.

L’environnement absent du budget

Les associations étudiantes s’inquiètent également de l’absence d’investissements et de mesures visant la lutte contre les changements climatiques. Mme Marcil souhaite voir un Québec plus audacieux et ambitieux en matière d’environnement. « La communauté étudiante et la jeunesse au Québec s’attendent à une relance verte et équitable, et on n’a pas vu de nouveaux investissements pour assurer une lutte aux changements climatiques, déplore-t-elle. C’est ce que la société demande au gouvernement, mais ça a été oublié, malgré l’annonce du plan vert à l’automne dernier, qui était aussi insuffisant. »