Culture

Bertrand Busson : Coeur de chou-fleur

La mort soudaine de toutes ses plantes par excès de pourriture, voilà le cauchemar suprême du botaniste. Tout au long du premier roman de Bertrand Busson, diplômé en arts de l’UdeM, ce cauchemar se répand à l’humanité tout entière. Découverte d’un nouveau genre avec Le phyto-analyste : le thriller botanique.

Bertrand Busson vient de publier un thriller botanique, Le phyto-analyste. (Crédit photo : Pascal Dumont)

«Les plantes, c’est une belle métaphore pour parler de l’humanité, raconte l’auteur de 29 ans, affalé sur son divan à la manière d’un patient chez le psychanalyste. C’est une espèce qui est présente autant que nous sur la planète, qui a autant le droit que nous de s’épanouir, mais qui a une attitude complètement différente de la nôtre. Les plantes sont plus passives, elles se développent à long terme, elles sont tournées vers l’avenir.»

Le personnage principal du roman, Germain Tzaricot, est un botaniste passionné et auteur d’un livre à propos «du langage, de la posture et du comportement des végétaux». À la suite de la destruction de l’entièreté de ses plantes, il doit stopper la propagation de la pourriture qui est la cause de cette perte et qui menace l’humanité. «La pourriture vient de l’homme, explique M. Busson. Elle est principalement causée par notre façon de vivre. La pourriture, c’est notre manque de respect, notre nombrilisme, notre façon de prendre des décisions sans avoir de vision vers l’avenir. C’est prendre des décisions stupides juste pour gagner du temps ou juste pour s’enrichir et détruire l’environnement.»

Germain Tzaricot se retrouve alors au beau milieu de policiers corrompus, d’un paléobotaniste (spécialiste des végétaux fossiles), de la disparition mystérieuse de sa copine et d’une drogue, la «nucléaire». Une lymphe végétale suinte du visage de Germain et alimente le mystère. Obsédé par ses plantes, il en devient une à son tour, son coeur se trouvant remplacé par un chou-fleur.

Représentant des plantes

En plus de divertir le lecteur, l’auteur, qui possède une cinquantaine de plantes à la maison, souhaite faire réfléchir sur les conséquences de la domination de notre espèce sur la planète. «Je suis quelqu’un qui aime les plantes, qui aime la vie. Je voulais que les lecteurs développent une réflexion par rapport aux plantes et aux choix qu’ils font dans leur vie.»

Celui qui se qualifie de botaniste «très amateur» songe à son prochain roman, qui ne parlera pas de plantes. «Ça ne me dérange pas d’être le représentant des plantes dans la littérature. Déjà qu’en imprimant les livres, on leur fait tellement de tort, avec le papier. Mais les médias ont toutefois tendance à m’associer à mon personnage. Il y a beaucoup d’exagération, je ne suis pas Germain. Mais c’est bien, ça fait partie du personnage médiatique.»

Le phyto-analyste, Bertrand Busson, Éditions Marchand de feuilles, Montréal, 2012

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