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ce sont souvent les entraîneurs qui déterminent quelle nage est la plus adaptée pour un athlète. (crédit photo : Adil Boukind)

Aux quatre coins de la piscine

La natation de compétition est un sport qui comporte quatre styles de nage : le crawl, la brasse, le dos et le papillon. Chacune comporte ses propres techniques, c’est pourquoi chaque athlète suit un entraînement différent selon le style dans lequel il se spécialise.

 En règle générale, le crawl est la nage la plus rapide, contrairement à la brasse, qui est la plus lente. Le papillon est considéré comme la plus compliquée à réaliser, alors que le dos a pour seul contrainte d’être sur le dos en permanence.

Le papillon est une nage symétrique puisque les mouvements du côté droit du corps sont identiques à ceux du côté gauche. Quant au crawl, c’est une nage asymétrique qui consiste à rentrer un bras après l’autre dans l’eau et à sortir la tête uniquement pour respirer.

La nage sur le dos s’apparente au crawl, car le mouvement des bras y est très important. « Il n’y a pas de plongeon, puisque nous sommes directement dans l’eau, comparativement aux départs des autres nages, qui se font à l’extérieur, sur le bloc de départ », explique l’étudiant en arts et sciences et nageur de dos Charles Francis.

C’est la seule nage qui utilise des drapeaux pour annoncer l’arrivée des murs aux nageurs. Ces drapeaux sont suspendus à un fil tendu au-dessus de la piscine. « C’est un élément technique qui nous est très utile, car cela nous permet de savoir combien de coups de bras il nous reste à faire avant l’arrivée», déclare l’athlète. Le dossiste doit surtout travailler la poussée au mur lors du départ et des virages, pour gagner en vitesse. « Cela a beaucoup d’impact sur le résultat final de la course », estime le nageur.

Chez les Carabins, il y des spécialistes dans chaque style de nage. L’entraîneur de natation des Bleus Pierre Lamy et son assistante supervisent l’entraînement de tous les nageurs. Afin de pouvoir se concentrer sur chacun des athlètes, M. Lamy répartit les nageurs en groupes. « Il y a huit couloirs dans la piscine, et je divise les étudiants selon leur spécialité dans chacun des couloirs », explique-t-il.

Lors des entraînements, tous les nageurs commencent par faire les mêmes styles de nages, par exemple le crawl. Par la suite, ils se regroupent par spécialité. « Je leur en demande beaucoup, mais en même temps, je suis conscient qu’ils sont avant tout des étudiants, admet l’entraîneur-chef. Pour moi, il est plus important d’être éduqué que de se concentrer uniquement sur la natation. À moins d’être un des Michael Phelps de ce monde, et encore là, il doit se trouver un plan B puisqu’il ne fera pas de compétition toute sa vie. »

À chacun sa nage

L’étudiant en arts et sciences Christopher Bezeau estime que le papillon est la nage la plus difficile physiquement. « Les entraînements durant la semaine sont différents, explique le papillonneur. Il faut savoir que ce n’est pas à chaque entraînement que les nageurs pratiquent leur spécialité.» Dans son programme d’entraînement, Christopher n’a pas à augmenter de beaucoup sa masse musculaire. Il tient à préciser que chaque nageur est différent et que l’entraînement est par conséquent adapté pour chacun. « Je vais faire de la musculation uniquement une ou deux fois par semaine, car prendre trop masse ne me donne pas de bons résultats dans mes courses », déclare-t-il. C’est pourquoi il travaille donc plutôt ses abdominaux et sa flexibilité.

Pour Christopher, sa spécialisation en tant que papillonneur s’est faite graduellement. « À mes débuts, je pratiquais toutes les sortes de nages, explique-t-il. En participant à de plus en plus de compétitions, je me rendais compte qu’avec certaines nages, dont le papillon, je faisais de meilleurs classements et j’excellais.»

De son côté, l’étudiante en arts et science Barbara Jardin s’est fait suggérer par son ancien entraîneur de se spécialiser dans le crawl. « Plus jeune, je faisais toutes les nages, mais plus particulièrement le dos, raconte-telle. Quand j’ai eu 15 ans, mon ancien entraîneur m’a dit qu’il voulait que je commence à m’entraîner pour le crawl. » La nageuse s’entraînait à l’époque au centre national de natation de Montréal.

« Je n’ai pas vraiment besoin de flexibilité, mais davantage de poussée au mur, déclare Barbara. Il faut se laisser aller dans l’eau et ne pas être trop tendu. » Pendant une course, l’étudiante pense beaucoup à sa technique de bras, mais pour le reste, cela lui vient tout naturellement. « À chaque entraînement, je me donne à 100%, dit-elle. J’aime l’impression d’avoir le goût de vomir, car je sais que j’ai tout donné et que j’ai travaillé fort.» Lors des entraînements à la salle de sport, Barbara travaille beaucoup ses bras, qui sont un peu plus faibles que ses jambes.

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