La super-FAÉCUM, est en fait une façon — bien personnelle — de parler de la nouvelle Union Étudiante du Québec (UEQ). Celle qui viendra, dès le 1er mai (si tout va bien) remplacer la défunte Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Celle aussi à laquelle s’est affiliée, plutôt discrètement, notre Fédération le 25 novembre dernier. Affiliée pour le meilleur et pour le pire. À relire dans notre dossier spécial affiliation du 9 décembre dernier*. Et pour en avoir le cœur net, vous pouvez aussi consulter votre facture de la session d’hiver : vous payez 4,50 $ par session de plus qu’avant, pour l’UEQ justement.
Cette fin de semaine se tenait le 40e congrès de la Fédération. Les débats sur l’UEQ ont commencé dès le samedi, avec une belle motion de soutien aux contours pour le moins flous. En fait, celle-ci revient à dire que l’exécutif peut agir — dans le cadre du soutien à l’UEQ — sans consulter ses membres. Entre juge et partie, le bureau exécutif estime que tout cela est dans le meilleur intérêt de ses membres. Vraiment ? Finalement, le congrès n’est pas parvenu à entériner la motion pour un langage non-sexiste dans les règlements… Mais par contre, la motion de soutien illimité, elle, est passée.
Pour le moment, l’UEQ est composée de six grands regroupements étudiants, incluant la FAÉCUM. Du côté des autres universités : la Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS), qui représente 14 000 étudiants a tenu un référendum du 21 au 24 mars dernier. Roulement de tambours… la FEUS ne s’est pas affiliée (803 pour, 1 771 contre, 611 absentions). Pour la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) et ses 30 000 membres, toujours pas d’affiliation en vue, après les irrégularités de son référendum, dénoncées en novembre dernier.
Résultats des courses : la FAÉCUM, avec ses 40 000 étudiants (sur 72 000), a un poids non négligeable dans le paquebot UEQ. C’est, en quelque sorte, le capitaine à bord. Et puis, l’objectif que c’était fixé l’UEQ de représenter 200 000 étudiants semble s’éloigner de plus en plus.
La FAÉCUM ne votera pas, mais ce n’est pas grave
Autre bonne nouvelle pour la super-FAÉCUM : le secrétaire général sortant, Nicolas Lavallée, a annoncé sa candidature à la présidence de l’UEQ. Précision : c’est le seul candidat à ce poste. C’est aussi le seul candidat provenant de l’UdeM, puisque le bureau exécutif a « oublié » (sic) de prévenir ses membres que les postes étaient ouverts. « C’est dommage », glisse Nicolas Lavallée en entrevue avec Quartier Libre. Alors que la FAÉCUM défend le simple oubli, d’autres associations membres dénoncent plutôt des cachoteries. Dans tous les cas, sans entente entre les membres lors du congrès, la FAÉCUM ne votera pas pour le comité de coordination de l’UEQ. C’est dommage, comme dit Nicolas Lavallée, mais finalement cela ne permettrait-il pas d’éviter toute accusation de conflit d’intérêt ? Car comme ça, la super-FAÉCUM ne votera pas pour elle-même.
Autre chose : selon les modalités pour les élections de l’UEQ, les candidats doivent obtenir l’appui d’une association membre. Nicolas Lavallée, lui, a obtenu la signature de l’Association générale étudiante de l’UQAT (AGEUQAT). Pourquoi pas de la FAÉCUM ? « Je voulais être sûr d’avoir des appuis ailleurs », justifie-t-il. Un peu étrange non ? Une autre façon d’éviter toute accusation d’un conflit d’intérêt peut-être ?
Récapitulatif : l’UEQ est composée à plus de 50 % par des membres de la FAÉCUM, elle va être présidée par un ancien de la Fédération, qui en plus, lui apporte un soutien illimité… Voilà la super-FAÉCUM arrive ! Mais n’oubliez pas de l’appeler par son vrai nom : Union Étudiante du Québec.
* La mise à 4,50 $, Quartier Libre, vol. 23, no 8, 9 décembre 2015