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La valeur du A dépend autant de l’administration du programme que du domaine d’étude ou du professeur. (crédit photo Ludivine Maggi)

A pour tous et tous pour A

La note A vaut 4.0 selon les normes de l’UdeM. Cette cote Z n’est pourtant pas définie de la même façon selon les différents départements de l’UdeM puisque le corps professoral d’un programme bénéficie d’une marge de manœuvre dans sa façon d’évaluer les étudiants.

L’UdeM n’intervient pas dans la méthode de correction des enseignants. «Un département peut se fixer des consignes claires avant d’effectuer l’évaluation des travaux, soulève le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Mais un A vaut 4.0 pour tous.»

Au sein du Département de communication, un barème clair est préétabli. «Pour obtenir un A, l’étudiant doit obtenir une moyenne oscillant entre 85 et 89 %», informe l’adjointe administrative du Département de communication, Myriam Amzallag. Dès le début de la session, tout est clair pour les étudiants. «Le pourcentage requis pour obtenir un A est inclus dans le plan de cours, rapporte le professeur agrégé en communication Boris Brummans. Pour chacune des évaluations, je ramène toujours la note sur 100, afin de me référer à ce qui a été inscrit au plan de cours.»

Changement de valeur

À la Faculté de musique, la direction fait confiance au corps professoral. « La direction nous fournit un guide qui est fortement recommandé et qui comprend le barème de notes préétabli de l’UdeM, énonce le chargé de cours de la Faculté de musique Philippe Béland. Par contre, un enseignant n’est pas obligé de le suivre à la lettre.»

Le professeur est ainsi libre de choisir la méthode qu’il privilégie. «Dans mon cas, j’ai révisé le barème pour mon cours en harmonie, admet M. Béland. Je le trouvais trop sévère. » Le pourcentage pour l’obtention d’un A peut donc diminuer. «Si un B vaut une certaine valeur dans le barème, par rapport à la difficulté de mon cours, je peux décider qu’il vaudra un A », ajoute le chargé de cours en harmonie. Il y a quelques années, la Faculté de musique a rehaussé son barème d’évaluation, car le A s’obtenait trop facilement. Ainsi, pour obtenir A, un étudiant doit avoir 93 % et plus à sa note finale de session.

Une autre technique est utilisée à la Faculté de droit. Les enseignants ont plutôt recours à un système de courbe. «Dans le plan de cours, nous n’inscrivons jamais ce que vaut le A», informe l’adjoint au vice-doyen, Martin Scully. Les étudiants doivent donc se comparer à leurs camarades pour savoir quelle note ils obtiendront dans leur évaluation. «Habituelle ment, à partir des examens intras, les étudiants sauront s’ils termineront la session avec un A », complète M. Scully. La courbe permet d’uniformiser les notes de chaque groupe pour permettre une meilleure équité dans le cas où un même cours est donné par des professeurs différents, par exemple.

La méthode d’évaluation est aussi différente à la Faculté de médecine. «En communication, on évalue ton raisonnement, alors qu’en biochimie, c’est le résultat final à une q u e s t i o n posée qui compte, se rappelle l’ancienne étudiante en médecine moléculaire et étudiante au certificat en communication, Valène Menasche. Aucune demi-mesure n’est applicable.» Le A est rare en médecine moléculaire. «Il y a une grande masse d’étudiants qui ont autour de 60%, soulève Valène. Ceux qui arrivent à décrocher un A sont même appelés les majors

Malgré la rareté de la note A à la Faculté de médecine, les cas où les enseignants vont majorer les résultats des étudiants sont peu fréquents. «Si les étudiants n’arrivent pas à obtenir la moyenne, les professeurs vont plutôt annuler une question ratée par la majorité, observe l’étudiante. Ils vont jusqu’à opter pour une reprise intégrale de l’examen. »

Cette pratique est comparable à celle utilisée par le Département de communication. « En dix ans d’enseignement, je n’ai jamais majoré de notes, informe M. Brummans. Si je constate qu’une question est fortement échouée lors d’une évaluation, je peux l’annuler et accorder des points bonus. » Bien que l’UdeM soumette des exigences à ses départements, l’établissement n’exerce pas un pouvoir totalitaire dans la manière de donner un A.

 A ÉTOILÉ

L’École Poly technique ne se contente pas du A pour souligner les excellents résultats de ses étudiants. En effet, elle a ajouté à sa grille d’évaluation le A*. Comme le A, le A* représente un 4.0. La seule différence, c’est que le A* désigne « exceptionnel » et le A veut dire «excellent». En effectuant la correction d’une évaluation, un professeur peut juger qu’un travail a été exceptionnel. Par contre, cela ne change rien à la cote Z de l’étudiant. Rappelons que le A* apparaît sur le relevé de notes.  

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