«Un beau jour, je remarque un oiseau de proie tournoyant près de la Tour du pavillon Roger-Gaudry… mais je ne m’en préoccupe pas trop jusqu’au jour où je me procure une caméra Nikon D40, raconte l’ornithologue amateure Ève Bélisle dans la première entrée du blogue sur les faucons de l’UdeM, datant de 2009. Et j’ai vite la piqûre. À l’aide de mon objectif 400mm, je prends en photo ces oiseaux sur la tour, afin de les identifier.» Elle raconte avoir observé les oiseaux depuis la fenêtre de son bureau du centre de recherche en calcul thermochimique où elle est employée, au Pavillon André-Aisenstadt.
En 2010 et en 2014, le blog appelle sa communauté à trouver les noms de nouveaux fauconneaux. Lors du vote de 2014, 608 internautes répartis sur plus d’une dizaine de pays ont déterminé les nouveaux noms. Un an plus tard, les faucons de l’UdeM font l’objet d’un reportage à l’émission sur les enjeux environnementaux et ruraux La semaine verte diffusée à Radio-Canada. Mme Bélisle compte l’année suivante sur le soutien d’une dizaine de personnes sur le campus qui l’aident à observer les oiseaux.
La rénovation de la tour du pavillon Roger-Gaudry en 2012-2013 oblige Mme Bélisle à déménager le nid. Cependant, l’UdeM profite de l’occasion pour installer de nouvelles caméras haute définition pour que la téléréalité des faucons (au départ, la femelle Spirit, le mâle Roger et leurs fauconneaux) se poursuive dans de meilleures conditions.
En mars 2014, l’Université remplace la webcam du nichoir par un nouvel outil. « Avec l’aide de Stéphane Béranger du développement durable de l’UdeM et la contribution de l’École Polytechnique, nous avons pu amasser les fonds nécessaires à l’achat [d’un nouvel appareil], explique-t-elle à l’époque à Quartier Libre. Cette caméra est absolument incroyable, on peut la contrôler à distance et elle est dotée d’un zoom puissant, en plus de nous offrir des images en haute définition.»
Dans une entrevue à Quartier Libre en mai 2014, Mme Bélisle explique que l’ajout de cette caméra n’est pas qu’une simple histoire de divertissement. «Il y a également un aspect scientifique au fait d’avoir une caméra, admet-elle. Bien que la reproduction du faucon pèlerin soit maintenant un sujet très bien étudié, il reste toujours des choses à apprendre et nous pourrions avoir des surprises.»
En octobre 2014, Roger disparaît. « Nous avons eu un changement dans le couple à deux reprises, explique l’ornithologue Richard Dupuis à rcinet.ca. À une certaine période, c’était un des jeunes de Spirit qui lui tenait compagnie dans le couple. Il s’appelle Éole et est né en 2011. Puis est venu un intrus [NDLR: Arthur, aussi surnommé Arthurin] qui l’a chassé et a pris la relève alors que la ponte était commencée. Le mâle qui a couvé les oeufs n’est donc pas nécessairement celui qui les a fécondés. »
Les faucons nés de Spirit par le passé vivent pour la plupart dans les environs de Montréal.
L’abonnement à la page Facebook Faucons de l’UdeM a augmenté considérablement depuis la dernière semaine, avec 717 nouveaux « j’aime ». Voici le lien vers les caméras: http://ornithologie.ca/faucons/