Le coup d’envoi d’une série d’événements sur la série télévisée contemporaine a été donné jeudi dernier à l’UdeM. Le colloque Télé en Séries présente les réflexions de 70 conférenciers canadiens et internationaux sur l’univers des téléséries jusqu’à samedi.
La série d’événements, financée en grande partie par l’UdeM, a nécessité plus de deux années d’organisation et s’échelonnera sur environ 18 mois. « Trois émissions seront diffusées à l’automne par le canal Savoir dans le cadre du projet, affirme la coorganisatrice et instigatrice du projet, Marie-Christine Lambert-Perreault, une exposition sera aussi lancée au Carrefour des arts et des sciences dont le conservateur sera l’artiste Boris Chukhovich et on prévoit aussi une publication. »
C’est le directeur du Département de littérature comparée, Simon Harel, qui assure l’organisation. Il s’attend à ce qu’une centaine de participants prenne part aux discussions sur la télésérie contemporaine. « La série télévisée est généralement associée à l’ère de l’individualisme, mais on n’a pas vraiment atteint la distance critique pour affirmer cela », affirme le professeur.
Selon le coorganisateur et étudiant au doctorat en études cinématographiques, Jérôme-Olivier Allard, on écoute des séries télévisées pour créer des liens ou pour réduire les distances sociales qui nous séparent. « L’écoute via Twitter en témoigne, affirme la coorganisatrice et postdoctorante à l’Université de Bretagne Occidentale, Elaine Després, on s’en sert aussi pour accéder à un milieu professionnel fermé, comme c’est le cas avec Le Château de cartes (v.f. de House of Cards), ou Dre Grey, leçons d’anatomie. »
Si de moins en moins d’étudiants écoutent la télévision traditionnelle, cela n’indique pas qu’ils ne se retrouvent plus dans la télésérie croit Jérôme-Olivier Allard. « Avec les franchises transmédiatiques, des romans et des jeux vidéo sont produits à partir d’une série, indique-t-il. Développer un univers médiatique différent, complet semble être quelque chose qui intéresse cette clientèle. »
À son avis, la série télévisée a tout lieu d’être prise au sérieux par les jeunes. « Je pense que les nouveaux formats web vont chercher un public jeune autant pour les séries québécoises, qu’américaines, prétend le doctorant. Ils favorisent le bingewatching, c’est-à-dire l’écoute boulimique. »
Le colloque Télé en séries : De la fascination populaire à l’observation critique, clôturera ce samedi à 15 h 10 avec une séance sur la série québécoise 19-2, au Carrefour des arts et des sciences de l’UdeM.