Il n’est pas rare d’apercevoir des déchets dans les bacs à recyclage et des matières recyclables dans les poubelles de l’UdeM. Malgré ces écarts « inévitables », les principaux acteurs responsables du recyclage jugent que l’Université a un comportement exemplaire.
«Pour certaines matières, nous sommes largement au-dessus des cibles de Recyc-Québec, soutient le coordonnateur au développement durable de l’UdeM, Stéphane Béranger. Selon les chiffres de la dernière enquête menée en 2011, les taux de recyclage de verre atteignent près de 95% à la cafétéria Chez Valère et au pavillon Claire-McNicoll, alors que l’objectif est de 70 %.
Toutefois, certaines matières sont en deçà de la cible, comme pour le métal, dont le taux de recyclage peut descendre jusqu’à 30%. « C’est sûr qu’on continue à trouver des matières recyclables dans les poubelles, poursuit le coordonnateur. Nous sommes tellement nombreux, c’est en quelque sorte inévitable. Mais dans l’ensemble, nous sommes très satisfaits, c’est bien séparé.»
Si les chiffres diffèrent de la perception des responsables du développement durable, c’est que l’étude est plus ancienne que l’installation des îlots de trois poubelles (déchets, contenants et papier) dans plusieurs pavillons. « Il faudrait faire une nouvelle étude en 2015 pour voir la progression, soutient le coordonnateur du comité Développement durable de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Philippe Cambron. Maintenant, il n’y a plus d’infrastructures. »
Des bacs contaminés
Si l’on trouve des matières recyclables dans les poubelles de l’UdeM, le taux de contamination des bacs à papier et à contenants (verre, plastique, métal) est assez faible. « En ce qui a trait au papier, c’est environ 5 % de contamination, explique M. Béranger. Ce qu’on trouve le plus souvent, ce sont des verres à café en papier. Mais ce n’est pas recyclable puisqu’il y a une pellicule de plastique à l’intérieur. »
Ce niveau de contamination est sensiblement le même que celui des autres institutions ou bureaux montréalais. « Environ 4 % des 200 tonnes de matières que l’on reçoit chaque jour ne sont pas réutilisables », indique le directeur général de RécupérAction Marronniers, Richard Lanciault. C’est à ce centre de tri que tout le papier récupéré à l’UdeM est envoyé. « Dans les bureaux, le taux de contamination est toujours plus faible que dans le secteur résidentiel, où il oscille entre 12 et 15 %, poursuit M. Lanciault. Les matières utilisées au travail ou même dans une université sont plus uniformes que celles utilisées à la maison. »
À l’Université, ce sont les employés de la Direction des immeubles (DI) qui s’occupent des bacs à recyclage. « Les employés de la DI ont une certaine marge de manœuvre, précise M. Béranger. Si les membres du personnel voient que le sac est trop contaminé, ils peuvent le jeter, mais cela arrive rarement. »
Instaurer des habitudes
Selon les trois spécialistes, le travail de sensibilisation auprès des étudiants n’est pas terminé, malgré des taux de réussite déjà satisfaisants. « Ce n’est pas facile, estime Philippe Cambron. Il y a une certaine incompréhension quant à ce qui est ou non recyclable. » La population se demande souvent quoi faire avec des contenants souillés, par exemple. « Lorsqu’un contenant de lait a été mal rincé et qu’il se retrouve au centre de tri, ça sent tellement mauvais qu’on le jette », indique Stéphane Béranger.
Pour Richard Lanciault, il est clair que cette incompréhension est due aux nombreux types de collecte. « Depuis cinq ans, à la Ville de Montréal, on peut mettre toutes les matières recyclables dans le même sac, car les équipements sont automatisés, souligne-t-il. Dans les centres de tri ICI [Industries, commerces, institutions], la majorité des matières est triée à la main, c’est pour ça qu’il faut bien séparer les matières et répéter aux gens que ce n’est pas comme à la maison. »
Cette séparation des matières à la source est d’ailleurs plus efficace et permet de recycler davantage, selon M. Béranger. « À la Ville, une grande partie du recyclage est perdue à cause de la manutention, remarque-t-il. Certaines entreprises ne veulent pas du papier de la Ville, car on y trouve du sable provenant des contenants de verre. Elles préfèrent le papier des Marronniers, qui est de meilleure qualité et moins contaminé.»
À la bonne place
Selon Philippe Cambron, il faut s’assurer que le recyclage est une option facile. « On ne devrait pas avoir à chercher les bacs, souligne- t-il. À certains endroits sur le campus, ce n’est pas mis assez en évidence. »
Même si la population est déjà habituée à recycler, l’emplacement des bacs est un élément primordial, selon M. Béranger. « Dès qu’il y a une grosse poubelle en évidence, les gens vont tout jeter sans se poser de questions, indique-t-il. C’est pour cette raison que nous avons retiré la majorité des poubelles des salles de classe. Lorsque les étudiants se trouvent devant les îlots, ils vont séparer. » L’UdeM prévoit d’ailleurs enlever le plus de poubelles possible durant ses rénovations afin de donner priorité aux ilots.
Du compost avec ça?
Depuis le 20 janvier, la cafétéria chez valère, au pavillon 3200, jeanbrillant, a mis en place des bacs à compost.
« c’était notre objectif le plus important, sout ient phi l ippe cambron. On était à 0 % en 2011 lors du rapport alors que l’objectif est de 60 %. »
Après un mois d’implantation, le compost à la cafétéria dépasse les attentes.